Après les manifestations de dimanche, le Maroc annonce des réformes

Les manifestations pour la démocratisation du Maroc, qui ont rassemblé plusieurs milliers de personnes dimanche, incitent le royaume à accélérer les réformes politiques. Le gouvernement et le roi s’y sont engagés.

Manifestation à Tetouan, le 20 février 2011. © AFP

Manifestation à Tetouan, le 20 février 2011. © AFP

Publié le 22 février 2011 Lecture : 2 minutes.

Message reçu. C’est en substance ce qu’on répondu les autorités marocaines après les manifestations de dimanche, au cours desquelles plusieurs milliers de marocains avaient réclamé plus de démocratie et moins de corruption.

Lundi, le porte-parole du gouvernement marocain Khalid Naciri a assuré avoir « saisi le message » des manifestants. « Maintenant, il faut passer à la vitesse supérieure » en matière de réforme, a-t-il déclaré.

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Le roi Mohammed VI s’est lui aussi dit attaché « à la poursuite des réformes » et à la « consolidation » du modèle marocain, dans une allocution à l’occasion de la mise en place d’un organisme consultatif, prévue de longue date.

"La mobilisation continue"

Un appel à la mobilisation, lancé sur le réseau social en ligne Facebook, avait rassemblé plusieurs milliers de Marocains qui ont manifesté pacifiquement dans leur grande majorité. Cinq personnes ont toutefois perdu la vie dans un incendie à Al-Hoceima (nord du maroc) où ont eu lieu des échauffourées. Des violences, attribuées par le ministre de l’intérieur Taib Cherkaoui à des « fauteurs de trouble », ont fait 128 blessés, dont 115 membres des forces de l’ordre, dans une demi-douzaine de villes.

Les manifestations de dimanche ont démontré la « maturité du peuple marocain et de ses institutions », au moment où « les manifestants sont accueillis dans les autres pays arabes avec de la violence » a affirmé Khalid Naciri.

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Oussama Khlifi, l’un des initiateurs de l’appel à manifester a affirmé que « la mobilisation continuait ». Il a notamment  appelé à des sit-in quotidiens dans les grandes villes marocaines, notamment Rabat et Casablanca.

Son appel a été suivi par une cinquantaine de personnes, dont de jeunes Marocains à Rabat lundi. La police les a dispersé avec fermeté, selon des journalistes de l’AFP sur place.

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Selon, Khadiga Mohsen Finan, la chercheuse à l’université Paris VIII le Maroc a « déjà entamé sa transition politique […] mais celle-ci est inachevée et il faut l’achever ». Les Marocains « demandent de vraies réformes, du travail, plus de démocratie, que les choses ne soient pas faites à moitié », juge-t-elle.

Estimant que le roi était « légitime, populaire et respecté », elle est estime que la transition « ne se fera pas de manière rapide et spectaculaire comme en Tunisie ou en Egypte ». La rue marocaine joue le rôle de « contre-pouvoir » qui n’est pas assuré dans le système actuel par les partis politiques ou le parlement assure-t-elle. (Avec AFP)

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