La Libye risque de plonger dans la « guerre civile » met en garde Seif el-Islam Kadhafi

Seif el-Islam Kadhafi, le fils du « Guide » libyen Mouammar Kadhafi, s’est exprimé à la télévision libyenne tard dans la soirée de dimanche, alors que les troubles, sévèrement réprimés, ont gagné la capitale libyenne. Il s’est montré extrêmement ferme, affirmant que l’armée allait se battre derrière le leader libyen « jusqu’à la dernière balle ».

Capture d’écran de l’intervention à la télévision libyenne de Seïf Al-Islam, le 20 février. © AFP

Capture d’écran de l’intervention à la télévision libyenne de Seïf Al-Islam, le 20 février. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 21 février 2011 Lecture : 2 minutes.

Face à l’embrasement dans lequel est tombé la Libye en moins d’une semaine, et qui touche désormais la capitale Tripoli, c’est le fils du « Guide » et chef de file des réformateurs, Seif el-Islam Kadhafi qui a pris la parole tard dans la soirée de dimanche.

"Des rivières de sang"

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« La Libye est à un carrefour, a-t-il déclaré. Soit nous nous entendons aujourd’hui sur des réformes, soit nous ne pleurerons pas 84 morts mais des milliers, et il y aura des rivières de sang dans toute la Libye », a-t-il déclaré à la télévision.

Jusqu’à dimanche, les heurts avec les opposants au régime de Mouammar Kadhafi étaient restés en dehors de la capitale. Les plus violents ont eu lieu à Benghazi (1 000 km à l’est de Tripoli), mais aussi à Musratha et Zaouia. Dimanche soir, les affrontements ont gagné la place verte, dans le centre de Tripoli selon des témoins, et des coups de feu ont été entendus dans la capitale.

Le chiffre de 84 morts, que Seif el-Islam Kadhafi a répété plusieurs fois au cours de son discours, est contesté par les ONG. Selon Human Rights Watch, au moins 173 personnes ont été tuées dans le pays depuis le 15 février, premier jour de la contestation. Mais d’après le fils du Guide libyen, les bilans donnés par « les médias étrangers » sont « très exagérés ».

Seif el-Islam Kadhafi a annoncé la réunion prochaine du Congrès général du peuple (Parlement) pour décider d’un nouveau code pénal et de nouvelles lois donnant « des perspectives de liberté » pour la presse et la société civile, ainsi que du lancement d’un dialogue sur une Constitution.

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« Nous avons eu les réformes que nous voulons avec moindre pertes et moindre problèmes », a-t-il déclaré, « de la première à la deuxième Jamahiriya » libyenne. « Si vous voulez qu’on change le drapeau et l’hymne national, on le fera. »

"Jusqu’à la dernière balle"

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Mais la Libye n’est « pas la Tunisie ni l’Égypte », a-t-il lancé, en se montrant extrêmement ferme. « En ce moment des chars se déplacent dans Benghazi conduits par des civils. À Al-Baïda, les gens ont des fusils et des nombreux dépôts de munitions ont été pillés. Nous avons des armes, l’armée a des armes, les forces qui veulent détruire la Libye ont des armes. »

« Notre moral est au plus haut et le leader Mouammar Kadhafi, ici à Tripoli, conduit la bataille et nous le soutenons ainsi que nos forces armées […] Nous ne lâcherons pas la Libye et nous combattrons jusqu’au dernier homme, jusqu’à la dernière femme et jusqu’à la dernière balle. »

Les autorités libyennes affirment que les troubles étaient provoqués par des éléments venus de l’étrangers et des islamistes. Elles ont annoncé avoir arrêté des dizaines de ressortissants arabes appartenant à un « réseau » ayant pour mission de déstabiliser le pays.

Selon la présidence hongroise de l’Union européenne, Tripoli a menacé de cesser sa coopération sur l’immigration si l’Europe continuait à « encourager » les manifestations dans le pays. (Avec AFP)
 

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Seif el-Islam Kaddafi à l’université du Caire, le 5 mai 2010. © Amr Dalsh/Reuters

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