Côte d’Ivoire : les exigences de Gbagbo et Ouattara compromettent la venue du panel de l’UA

À la veille de l’arrivée à Abidjan du panel de chefs d’État de l’UA, le camp Gbagbo fait de la levée des sanctions contre son régime une condition préalable à cette visite. Le camp Ouattara refuse pour sa part que des officiels du camp Gbagbo accueillent lesdits présidents africains. Le président burkinabè Blaise Compaoré a déjà fait savoir qu’il ne ferait pas le déplacement.

Les leaders politiques ivoiriens autour de Blaise Compaoré à Ouagadougou, le 18 mai 2009. Les lead © AFP

Les leaders politiques ivoiriens autour de Blaise Compaoré à Ouagadougou, le 18 mai 2009. Les lead © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 20 février 2011 Lecture : 2 minutes.

Nouveau coup de théâtre en Côte d’Ivoire. La mission des cinq chefs d’État désignés par l’Union africaine (UA) pour trouver une solution à la crise ivoirienne est très mal partie. Elle paraissait déjà extrêmement délicate, en raison du manque de confiance entre les camps Gbagbo et Ouattara. Mais sans la bonne volonté de ces derniers, elle deviendrait quasiment impossible… et c’est ce qui est en train d’arriver.

Levée de toutes les sanctions

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Explication : de nouvelles exigences du président sortant Laurent Gbagbo et du président élu Alassane Ouattara compromettent la venue à Abidjan de Mohamed Ould Abdelaziz (Mauritanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Idriss Deby Itno (Tchad) et Jikaya Kikwete (Tanzanie).

Dans une lettre adressée à l’UA, Laurent Gbagbo a fait de la levée de toutes les sanctions adoptées contre son régime un préalable à la venue du panel, d’après des sources diplomatiques proches de l’organisation panafricaine.

De son côté, le camp Ouattara exige que les chefs d’État ne soient pas accueillis par des ministres de Laurent Gbagbo (comme cela avait été le cas lors de la venue d’autres personnalités à Abidjan depuis le début de la crise) mais par des fonctionnaires du protocole d’État.

Craintes pour la sécurité du panel

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De plus, les membres du panel pourraient craindre que leur sécurité ne soit pas assurée. Abidjan a connu de nouveaux troubles samedi : au moins trois jeunes ont été tués par balles lors d’un rassemblement pro-Ouattara dispersé par les Forces de défense et de sécurité (FDS, fidèles à Laurent Gbagbo). Et des accrochages dont le bilan n’est pas connu ont également eu lieu dimanche à Abobo, quartier d’Abidjan pro-Ouattara.

Malgré ce contexte tendu, le camp Gbagbo a exigé que la sécurité des cinq chefs d’État soit exclusivement assurée par les FDS. Les Casques bleus de l’Onuci, qu’il considère comme une force d’occupation, n’auraient pas le droit d’intervenir.

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Lors des précédentes visites de chefs d’État étrangers pendant la crise, ce sont pourtant ces Casques bleus qui avaient escorté les délégations, au moins lors de leur trajet jusqu’à l’hôtel du Golf où est réfugié, sous leur protection, Alassane Ouattara.

Devant la pression du camp Gbagbo (il avait promis la tenue d’une manifestation lundi contre la venue de Blaise Compaoré à Abidjan), le président burkinabè a déjà annoncé qu’il renonçait à faire le déplacement.

Pour faire bonne figure, des diplomates soulignent que la venue des chefs d’État du panel à Abidjan n’est pas une condition obligatoire de la mission que l’UA leur a assigné.

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