Quand toute une région s’embrase et réclame la démocratie
Plusieurs soulèvements populaires ont eu lieu jeudi dans différents pays du Maghreb et du Moyen-Orient. En quarante-huit heures, on dénombre une vingtaine de mort et des dizaines de blessés. Bilan.
Face à la montée des contestations au Maghreb et au Moyen-Orient, les régimes contestés ont réprimé dans le sang. À Bahrein, en Libye, au Yémen, les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont fait plusieurs morts, et de nombreux blessés. Après la chute des régimes tunisiens et égyptiens, partout, les revendications sont les mêmes : de meilleures conditions de vie, la fin de la corruption et des régimes autoritaires.
La communauté internationale a appelé au calme, multipliant les gestes d’apaisement. Sortant de sa réserve habituelle, le chef de l’ONU Ban Ki-moon a même donné jeudi 17 février une leçon de démocratie à ces pays, estimant qu’il fallait promouvoir « des réformes audacieuses » et bannir la répression.
En Libye
Des appels avaient été lancés sur Facebook pour faire de jeudi une « journée de la colère » contre le régime de Mouammar Kadhafi au pouvoir depuis bientôt quarante-deux ans. Au moins sept personnes ont été tuées à Benghazi, la deuxième ville du pays, selon des sites d’opposition, ainsi que 35 blessés. Selon un dernier bilan, il y aurait eu entre neuf et 24 morts à travers la Libye, selon des chiffres cités par Human Rights Watch et la presse libyenne.
Mercredi, deux personnes avaient été tuées dans la ville d’Al-Baïda (à l’est de Tripoli, selon le journal libyen Quryna. Des manifestations violentes ont eu lieu jeudi où plusieurs personnes ont été arrêtées et des postes de police et un bâtiment public incendiés, a indiqué Quryna sur son site internet.
Les partisans de Kadhafi ont eux aussi manifesté dans la capitale, Tripoli, sur la Place verte.
À Bahrein
L’armée s’est déployée en force à Manama, la capitale, se disant déterminée à rétablir l’ordre. La police, elle, a durement réprimé une manifestation anti-régime. Ce qui a coûté la vie à trois manifestants et suscité la colère de l’opposition.
Les alliés régionaux du petit royaume ont apporté leur « soutien total » aux autorités de Bahrein.
Au total, cinq manifestants ont péri depuis le début de la contestation à Bahrein. Les manifestations ont débuté lundi à l’initiative d’internautes pour réclamer des réformes politiques et sociales. Cet appel a été très suivi par la majorité chiite qui s’estime discriminée dans ce royaume gouverné par une dynastie sunnite.
Au Yémen
Les manifestations se sont multipliées et étendues, faisant trois morts et des dizaines de blessés depuis mercredi.
Dans la capitale Sanaa, quelque 2 000 étudiants ont été attaqués dès leur sortie du campus de l’université par des partisans du parti présidentiel armés de gourdins et de pierres. « Le peuple réclame la chute du régime », ont scandé les étudiants certains ripostant à coups de pierres à leurs agresseurs. Vingt-cinq personnes ont été blessées. Les forces de sécurité ont tiré en l’air pour séparer les deux camps.
À Aden, la capitale du Sud-Yémen, un manifestant a été tué jeudi et dix personnes ont été blessées par des tirs de la police qui a dispersé des milliers de protestataires réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh, selon une source médicale. Les protestations ont continué malgré un déploiement militaire. Les manifestants ont tenté de prendre d’assaut le poste de police et la prison centrale, attaqué trois hôtels et des commerces, et coupé la circulation en incendiant des pneus. (avec AFP)
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