Ferme sur son retour, Ravalomanana brave les menaces des autorités malgaches

En exil depuis deux ans à Johannesburg, l’ancien président malgache Marc Ravalomanana qui entend jouer un rôle dans le processus démocratique sur la Grande Île se montre résolu à rentrer au bercail.

Marc Ravalomanana montrant ici ses billets d’avion pour le retour à Madagascar. © AFP

Marc Ravalomanana montrant ici ses billets d’avion pour le retour à Madagascar. © AFP

Publié le 17 février 2011 Lecture : 1 minute.

« S’il rentre il sera arrêté et emprisonné. » Cette sentence de la ministre de la Justice du gouvernement de transition, Christine Razanamahasoa, ne semble pas effrayer le principal concerné Marc Ravalomanana, président déchu de Madagascar. Depuis Johannesburg où il s’est exilé en 2009, l’ex-chef d’État a fièrement exhibé des billets d’avion, annonçant son retour sur la Grande Île pour samedi 19 février. « Je connais les risques que j’encours à mon retour, concède-t-il, mais je ne peux me permettre de les laisser nous empêcher de restaurer la démocratie. » 

« Les », ce sont Andry Rajoelina et la Haute autorité de transition (HAT) qui ne semblent pas pressés de céder les rennes du pouvoir. Attendue depuis 2009, l’élection présidentielle, dernière étape pour en finir avec la transition, initialement prévue pour mai ou juin 2011 va sans doute être repoussée. 

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"Consensus national"

Et l’opposition censée travailler de concert avec la HAT se voit reléguée au rang de spectateur, malgré les sanctions et les mises en garde du Groupe international de contact (GIC, composé entre autres de l’Union africaine, de l’Union européenne et de la Communauté des États d’Afrique australe).

Autant de raisons qui confortent l’ex-président malgache dans son idée de rentrer chez lui. « Seul un réel consensus national, forgé par le peuple malgache au travers de discussions directes dans notre propre pays, peut nous ramener à la démocratie et assurer que personne ne puisse plus jamais prendre le pouvoir illégalement à Madagascar », soutient Marc Ravalomanana.

Malgré sa volonté, rien ne dit qu’à son retour sur l’île, l’ex-président pourra jouer un rôle dans le processus démocratique. Marc Ravalomanana a été condamné en août 2010 (par contumace) aux travaux forcés à perpétuité et un mandat d’arrêt a été lancé contre lui. 

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En février 2009, la répression des soulèvements qui ont entraîné son départ avait fait une trentaine de morts. Un directoire militaire l’avait contraint à quitter le pouvoir, avant de confier la transition à son principal adversaire politique, Andry Rajoelina. (Avec AFP)

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