Les autorités algériennes annoncent la levée de l’état d’urgence

Devant un soulèvement populaire grandissant, les autorités algériennes ont annoncé des mesures d’apaisement. Dont la levée de l’état d’urgence avant fin février qui était fortement réclamée par la société civile et l’opposition.

Le Premier ministre algérien a annoncé plusieurs mesures d’apaisement. © D.R.

Le Premier ministre algérien a annoncé plusieurs mesures d’apaisement. © D.R.

Publié le 17 février 2011 Lecture : 2 minutes.

Face à la grogne populaire, le gouvernement algérien annonce des mesures d’accalmie. Sans préciser une date, le Premier ministre algérien et secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND),  Ahmed Ouyahia, a déclaré, mercredi 16 février, que « la levée de l’état d’urgence interviendra avant la fin du mois en cours, parallèlement à l’annonce de plusieurs décisions  concernant le logement, l’emploi et la gestion de l’administration », a rapporté l’APS (Algerian Press Service).

Les Algériens n’ont pas pu marcher le samedi 12 février, empêchés par 30 000 policiers, mais la détermination n’a apparemment pas faibli. À travers le pays, une vague de protestations paralyse de nombreux secteurs. Grève des personnels paramédicaux, des étudiants, des gardes communaux à Skikda et même des chômeurs à Hassi Messaoud.

la suite après cette publicité

C’est dans cette atmosphère que l’annonce a été faite à l’ouverture d’une réunion de l’Alliance présidentielle. Créée en 2002 pour soutenir le président Abdelaziz Bouteflika, ce regroupement est composé des trois partis : le Front de libération nationale (FLN, nationaliste), le Mouvement de la société pour la paix (MSP, islamiste) et le RND d’Ouyahia.

Interdiction de la marche du 19 février

Le Premier ministre a, de plus, indiqué qu’il ne fallait « pas ignorer les évènements en cours dans les pays arabes et islamiques ». Soulignant « l’impératif d’apporter les solutions adéquates aux problématiques de la jeunesse algérienne ».

Tout en promettant la levée de l’état d’urgence en vigueur depuis dix-neuf ans, l’Alliance présidentielle maintient l’interdiction d’organiser des marches dans la capitale alors qu’une telle manifestation est prévue le 19 février prochain par la Coordination nationale pour la démocratie et le changement (CNDC).

la suite après cette publicité

La CNDC qui regroupe des représentants de la société civile dont la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADH) et des partis d’opposition sera épaulée par le groupe Action pour le changement en Algérie (ACA).  Lequel a été créé par des jeunes internautes qui eux appellent à deux jours de protestation : le vendredi 18 et le samedi 19.

"Ingérence étrangère"

la suite après cette publicité

Au cours de la réunion de l’Alliance présidentielle, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a appelé à la vigilance « face à ce qui vient de l’extérieur » et condamné « l’ingérence étrangère dans les affaires internes de l’Algérie ». Selon lui, et sans citer de pays, « ces États veulent amener les pays arabes à adopter des positions qu’ils considèrent démocratiques ».

Brandissant la menace terroriste, Ahmed Ouyahia et Bouguerra Soltani, président du MSP, sont revenus sur la décennie des violences islamistes faisant remarquer « l’absence de manifestations extérieures » durant cette période difficile. « Les Algériens sont libres dans leur pays et n’acceptent d’ordre de quiconque », a lancé la Premier ministre. Soltani a ajouté que « l’Algérie jouit de sa propre expérience dans la gestion des crises ». (Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Malek Chebel lors des dédicaces au Maghreb des livres 2011, à la Mairie de Paris, le 5 février. © Amina Hadjiat pour J.A.

Malek Chebel : « L’ère du zaïm autoproclamé est finie »

Abdelaziz Bouteflika est favorable à la levée de l’état d’urgence. © AFP

Vers la levée de l’état d’urgence en Algérie

Contenus partenaires