Révolutions en Tunisie et en Égypte, même combat

Mokhtar Zannad, ancien diplomate (1979-1987) et ex-gouverneur de Nabeul (nord-est de la Tunisie), fait le parallèle entre les révolutions tunisienne et égyptienne.

Publié le 19 février 2011 Lecture : 2 minutes.

Depuis le 11 février 2011, la révolution tunisienne n’est plus isolée. Elle a désormais une petite sœur en Égypte. En obligeant leur dictateur de président à quitter le pouvoir, les masses tunisiennes puis égyptiennes ont signifié au monde entier que la démocratie est à leur portée.

Dans ces deux pays, une telle situation a été rendue possible par le courage et la détermination inébranlable des manifestants ainsi que par l’attitude de l’armée.

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Seule force effective et crédible lors des soulèvements, elle s’est rangée du côté des insurgés, refusant de les réprimer, les protégeant même contre les nervis des autocrates et  contraignant les deux dictateurs à se retirer définitivement.

Il s’agit à présent de transformer l’essai et de rendre irréversible le processus démocratique en cours. Les gouvernements de transition sont appelés à agir rapidement mais sans précipitation pour mettre en place les structures chargées de préparer les étapes suivantes :

– rétablir l’ordre et la sécurité afin que la population active se remette au travail et que les jeunes reprennent le chemin de l’école.

– réviser la Constitution et les lois électorales pour organiser des élections libres et transparentes sous contrôle international devant conduire à l’instauration d’un État de droit.

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Dans ce processus, les dirigeants transitoires des deux pays pourront se concerter et se soutenir mutuellement afin de réussir cette étape cruciale de leur histoire.

Puissances occidentales

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Les puissances occidentales, pour leur part, après avoir au cours du siècle écoulé accepté et parfois soutenu l’abolition de la domination coloniale, favorisé la chute du mur de Berlin, la réunification de l’Allemagne, l’émancipation de l’Europe centrale et orientale et l’élargissement de l’Union européenne, sauront-elles maintenant apporter leur aide à l’émergence de démocraties authentiques et pérennes en Tunisie et en Égypte aujourd’hui et dans d’autres pays demain ?

Les nombreuses interventions médiatiques, diplomatiques et probablement stratégiques du président Obama au cours des événements le laissent augurer.

Ces puissances occidentales sauront-elles, en dépit de la crise économique mondiale et peut-être pour contrer celle-ci, aider massivement ces pays à retrouver les chemins du développement, du progrès et de la justice sociale par la création d’un fonds dédié et par l’effacement d’une partie de la dette publique de ces États ? Sauront-elles, une foi la confiance restaurée, encourager dans ces pays, les Investissements directs étrangers (IDE) et le retour rapide des touristes ?

Profitant de cette dynamique et de cette situation géopolitique nouvelle, sauront-elles peser de tout leur poids en vue d’un règlement équitable et durable du conflit israélo-arabe en vue de l’instauration d’un État palestinien démocratique, viable et prospère. Ce faisant, ces puissances rendraient possible et crédible le projet relatif à l’Union pour la Méditerranée (UPM) actuellement en panne et que certains qualifient d’illusoire et démagogique.

Sauront-elles enfin agir avec détermination pour élaborer et faire adopter de profondes réformes au sein de l’Organisation des nations unies et de son Conseil de sécurité dans lequel l’Afrique disposerait d’un siège permanent ?

Des réponses positives à toutes ces interrogations favoriseraient sans doute l’émergence d’un monde plus juste et plus stable.

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