Tunisie : démission du ministre des Affaires étrangères, Ahmed Ounaïes

Annoncée officiellement ce dimanche 13 février, la démission du ministre tunisien des Affaires étrangères, Ahmed Ounaïes, pose la délicate question de la cohérence gouvernementale, un mois après la chute de Zine el-Abidine Ben Ali.

Le chef de la diplomatie tunisienne Ahmed Ounaïes à Bruxelles, le 2 février 2011 . © AFP

Le chef de la diplomatie tunisienne Ahmed Ounaïes à Bruxelles, le 2 février 2011 . © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 13 février 2011 Lecture : 2 minutes.

Vivement critiqué par de nombreux fonctionnaires de son ministère, le chef de la diplomatie tunisienne, Ahmed Ounaïes, a présenté sa démission dimanche. Celle-ci intervient à un moment délicat, puisque la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton doit se rendre à Tunis lundi et que plus de 5 000 clandestins tunisiens sont arrivés en Italie en cinq jours.

Selon des sources diplomatiques, cet ancien ambassadeur à la retraite, âgé de 75 ans, s’était mis déjà mis en retrait depuis une visite à Paris le 4 février, au cours de laquelle il avait chaleureusement félicité son homologue française – en pleine polémique sur son ralliement plus que tardif à la révolution tunisienne, sa maladresse fautive pour avoir proposé au régime de Ben Ali le « savoir-faire » des policiers français (alors que la répression battait son plein en Tunisie), et ses récentes vacances tunisiennes sponsorisées par un proche de Ben Ali, Aziz Miled.

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"J’aime écouter MAM"

« J’aime écouter Mme Alliot-Marie en toutes circonstances et dans toutes les tribunes », avait-il notamment affirmé, saluant en elle « avant tout une amie de la Tunisie ». Indépendant, non encarté au RCD (l’ex-parti de Ben Ali), il avait été chahuté le 7 février par des fonctionnaires des Affaires étrangères qui manifestaient devant et dans l’enceinte de son ministère en réclamant son départ immédiat. Il avait alors pris ses affaires et quitté son bureau. Puis il avait aussi été épinglé pour « déni de révolution » après des déclarations à la télévision privée tunisienne Nesma. Une caricature, le lendemain, à la une du quotidien Le Temps, le montrait, sous le titre « Le fou d’Alliot-Marie », entouré de petits cœurs, assis à côté de « MAM ».

Ahmed Ounaïes avait été nommé secrétaire d’État aux Affaires étrangères dans le premier gouvernement d’union nationale, le 17 janvier. Il était devenu ministre dans le gouvernement de transition remanié le 27 janvier par le Premier ministre Mohamed Ghannouchi. Sa démission montre que le gouvernement de Mohamed Ghannouchi a encore du mal à contrôler la situation. D’autant qu’il est confronté à un problème de plus en plus criant de ressources humaines. (avec AFP)

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