À Paris, des centaines de manifestants soutiennent la mobilisation à Alger

En soutien aux manifestants algériens empêchés de défiler pacifiquement, environ deux mille personnes (800 selon la police) se sont rassemblées vers 14 heures, samedi 12 février, sur la place de la République à Paris.

Des manifestants place de la République à Paris, le 12 février 2011. © Amina Hadjiat, pour J.A.

Des manifestants place de la République à Paris, le 12 février 2011. © Amina Hadjiat, pour J.A.

Publié le 12 février 2011 Lecture : 2 minutes.

Samedi 12 février, alors que la police ceinture la place du 1er Mai à Alger, la place de la République à Paris est noire de monde. Comme là bas, les manifestants brandissent drapeaux et pancartes. D’un coté, des Égyptiens fêtent le départ d’Hosni Moubarak. De l’autre, des Algériens demandent que soit réservé le même sort à leur président. Au milieu de toute cette foule, des Tunisiens sont également présents, comme pour dire : « c’est possible »…

À l’arrière d’un camion improvisé en estrade, un micro passe de main en main. Les représentants de diverses communautés, d’associations et de partis politiques défilent pour crier leur message à la foule. Les interventions sont ponctuées de chants révolutionnaires et de slogans. « Du pain, des libertés et de la dignité », scandent sans relâche les manifestants.

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« Réveil démocratique »

« C’est une réussite », déclare Nadjma Benaziza, vice-présidente du Collectif des disparus, qui réclame la vérité sur le sort de quelque 8 200 personnes pendant la décennie noire des violences islamistes. Elle s’étonne du nombre de personnes présentes, alors que l’appel n’a été lancé que depuis une semaine. Et estime que c’est le signe « d’un éveil démocratique des peuples qui veulent reprendre leur destin en main et retrouver une dignité. (…) Nous ne nous sentons pas citoyens dans nos pays, nous revendiquons le retour du statut de citoyen », explique-t-elle.

Alors que les slogans fusent et que les interventions se succèdent, l’organisation interrompt soudain le discours d’une militante tunisienne. Un des marcheurs algérois est au téléphone avec Sanhadja Akhrouf, membre du comité d’organisation du rassemblement. Elle raconte. Les nouvelles ne sont pas bonnes. La marche est empêchée par plus de 30 000 policiers et les arrestations sont nombreuses. « Trois cents, dit-elle, dont une cinquantaine de femmes. »

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Le rassemblement place de la République à Paris a été un franc succès, selon les organisateurs.

© Amina Hadjiat, pour J.A.

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Nouvelles actions prévues

Joint par téléphone, un autre manifestant confirme l’information. « Il n’y a jamais eu autant d’agents féminins à Alger, le mot d’ordre était clair, les femmes policiers devaient s’occuper d’arrêter les manifestantes », rapporte Samir, qui était présent sur la place du 1er Mai à Alger.

Pour Sanhadja Akhrouf, qui est en contact permanent avec Alger, la réaction du gouvernement algérien est « scandaleuse ». Plus encore, elle estime que « le pouvoir algérien n’a pas fait preuve d’intelligence : au lieu de lâcher du leste, il renforce les raisons de la révolte ».

Les organisateurs du rassemblement solidaire de Paris prévoient désormais d’autres actions, mais ils attendent les réactions de la Coordination à Alger. « Parce que nous avons en France la possibilité de manifester, nous serons les porte-voix, les relais des Algériens qui sont empêchés de s’exprimer », affirme Sanhadja Akhrouf.

D’autres manifestations sont prévues pour soutenir les opposants algériens.

© Amina Hadjiat, pour J.A.

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