Algérie : une marche pour protester contre le « système » Bouteflika
À l’appel de la Coordination nationale pour la démocratie et le changement (CNDC), une marche de protestation contre le président Bouteflika doit avoir lieu ce samedi 12 février à Alger et dans plusieurs villes d’Algérie. Les autorités l’ont interdite et font de leur mieux pour étouffer le mouvement.
La nuit a été courte à Alger, entre l’explosion de joie qui a suivi l’annonce de la démission de Moubarak et les préparatifs de la marche du 12 février. Dans les locaux du syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), on confectionne les dernières banderoles qui seront distribuées aux marcheurs.
Même chose dans les locaux de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH, de Me Mustapha Bouchachi). Quant au siège algérois du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD de Saïd Sadi), il est déjà assiégé par quelques trois cent agents des forces anti-émeutes.
Au petit matin, Alger la Blanche a viré au bleu. Un impressionnant dispositif sécuritaire (30 000 hommes) quadrille la capitale. Curieusement, l’accès autoroutier de l’est d’Alger est fermé pour travaux… bloquant ainsi les manifestants venant de Kabylie (le gros des troupes du RCD) et les empêchant d’entrer à Alger qui, à quelques heures du début de la marche de la Coordination nationale pour la démocratie et le changement (CNDC), interdite par les autorités, retient son souffle.
Chérif Ouazani, envoyé spécial à Alger
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En dehors d’Alger aussi :
Le manifestation d’Alger n’a pas reçu d’autorisation, en vertu d’une interdiction en vigueur depuis 2001. Les manifestants se sont néanmoins donné rendez-vous à la Place de la Concorde (plus connue sous son ancien nom de Place du 1er Mai) à 11h00 pour se rendre à la Place des Martyrs aux pieds de la Casbah et à l’entrée de Bab-el-Oued, théâtre traditionnel de la révolte.
À Oran, à 430 km d’Alger, la wilaya a refusé l’autorisation de manifester. Mais la CNCD maintient son mot d’ordre et appelle à un rassemblement Place du 1er Novembre devant la mairie dans des tracts qu’elle distribuait jeudi encore dans cette grande ville de l’ouest algérien.
D’autres villes entendent aussi répondre à l’appel dont, sur la côte est, Boumerdes, Bejaïa, puis, au sud-est d’Alger Tizi Ouzou, principale ville de Kabylie, et à l’ouest, Tipaza, notamment.
Enfin dans la principale ville de l’est algérien, Annaba, des tracts appelant les citoyens à participer à la marche ont été interceptés par les forces de l’ordre ces derniers jours. Une source policière les a qualifiés de "démoralisateurs" et de menace pour la sécurité des biens et des personnes.
La CNDC a été créée le 21 janvier par des partis d’opposition, la société civile et des syndicats autonomes, dans la foulée d’émeutes du début de l’année qui ont fait 5 morts et plus de 800 blessés. (Avec AFP)
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