Algérie : renforcement sécuritaire pour la marche du 12 février

Les autorités algériennes ont déployé des milliers de policiers supplémentaires à l’approche d’une manifestation de l’opposition, interdite, qui doit se tenir ce samedi 12 février dans la capitale. Les Algérois redoutent le pire.

La police anti-émeutes face à des manifestants du RCD le 22 janvier 2011 à Alger. © AFP

La police anti-émeutes face à des manifestants du RCD le 22 janvier 2011 à Alger. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 11 février 2011 Lecture : 2 minutes.

La révolution égyptienne donne des cauchemars aux caciques du régime algérien. La démission du président égyptien Hosni Moubarak, vendredi 11 février, ne pouvait en effet pas moins bien tomber pour le pouvoir, tant elle risque de galvaniser ceux qui prévoient de manifester à Alger, ce samedi 12 février, contre le "système" qu’incarne Abdelaziz Bouteflika. Du coup, les autorités ont déployé un impressionnant dispositif de maintien de l’ordre.

À la place Mauretania, à moins d’un kilomètre de la Place de la Concorde (plus connue sous son ancien nom de Place du 1er Mai), point de départ prévu d’une marche de la coordination nationale pour la démocratie et le changement (CNDC), des véhicules anti-émeutes ont déjà pris position tandis que que de nombreux policiers en tenue arpentent les ruelles environnantes. Les barrages de police qui avaient été installés aux entrées de la capitale depuis les attentats suicides d’avril et de décembre 2007, revendiqués par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ont été également renforcés.

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"Alger, ville encerclée"

Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition) Saïd Sadi a affirmé vendredi à l’AFP que les autorités "étaient en train d’encercler la capitale" pour empêcher d’éventuels manifestants, venant d’autres régions, de rejoindre Alger. "Nous sommes prêts pour la marche de samedi mais ils (les autorités) sont en train d’encercler la capitale.

Les trains sont interdits d’accès à Alger et les transports en commun sont en train d’être bloqués", a-t-il dit. Selon lui, les autorités ont décidé de dépêcher 10 000 policiers à Alger, qui s’ajouteront aux 20 000 déjà déployés le 22 janvier pour la marche du RCD, interdite puis bloquée par les autorités.

Par ailleurs, une manifestation spontanée de solidarité avec le peuple égyptien, devant le siège du RCD en début de soirée, a été aussitôt réprimée. On compte une dizaine d’arrestations, selon Saïd Sadi.

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Craignant de nouvelles scènes d’émeutes, et une éventuelle rupture de stocks des produits alimentaires, les Algérois ont pris d’assaut les marchés de la capitale. (Avec AFP)

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