Côte d’Ivoire : la BCEAO menace de sanctions les banques collaborant avec Gbagbo

Le gouverneur par intérim de la BCEAO, Jean-Baptiste Compaoré, prévient que les banques collaborant avec le camp Gbagbo dans sa tentative de reconstituer un réseau bancaire opérationnel en Côte d’Ivoire pourraient être exclues des systèmes de paiement internationaux.

Jean-Baptiste Compaoré assure l’intérim de Philippe-Henri Dacoury-Tabley à la tête de la BCEAO. © D.R.

Jean-Baptiste Compaoré assure l’intérim de Philippe-Henri Dacoury-Tabley à la tête de la BCEAO. © D.R.

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 11 février 2011 Lecture : 1 minute.

Le bras de fer financier entre le camp Gbagbo et la communauté internationale se poursuit. Dernier acte, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) hausse le ton. "La BCEAO rappelle aux établissements de crédit de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) que ses agences sont fermées depuis le mercredi 26 janvier 2011, sur l’ensemble du territoire de la Côte d’Ivoire, jusqu’à nouvel ordre", souligne dans un communiqué le gouverneur par intérim de la BCEAO, Jean-Baptiste Compaoré.

Alors que le camp du président sortant tente de mettre sur pied, via les agences qu’il a réquisitionnées, un nouveau système bancaire à l’échelle du pays, "la BCEAO demande instamment aux établissements de crédit de l’Union, et en particulier ceux établis en Côte d’Ivoire, de s’abstenir de contribuer à la violation de la fermeture de ses agences" dans ce pays, explique la banque.

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Menace d’exclusion

"Toute opération effectuée par un établissement de crédit avec lesdites agences ou dans leurs locaux (…) est passible de sanctions", insiste le gouverneur, évoquant même la menace d’une "exclusion" des systèmes de paiement pour les banques contrevenantes.

L’ancien gouverneur de la BCEAO, l’Ivoirien Philippe-Henry Dacoury-Tabley, proche de Laurent Gbagbo, avait été poussé à la démission le 22 janvier. Il était accusé de ne pas avoir appliqué une décision de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) de donner à M. Ouattara tous les pouvoirs de gérer au nom de la Côte d’Ivoire les affaires liées à cette institution et à la BCEAO. Il lui était principalement reproché d’avoir autorisé des décaissements en faveur du régime Gbagbo de l’ordre de 60 milliards FCFA (91,5 M EUR), mais avait expliqué qu’il n’avait pas les moyens de s’opposer à ces mouvements de fonds. (Avec AFP)

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