Élections centrafricaines : trois membres de la CEI arrêtés

Visé par une enquête sur le déroulement des législatives centrafricaines à Boganda (Sud du pays), trois responsables de la CEI sont en garde à vue depuis mercredi, dont le responsable de la commission de dépouillement, Rodrigue Maïté. Un quart des voix du corps électoral n’a pas été comptabilisé, selon l’opposition.

Le président centrafricain François Bozizé le 23 janvier 2011 à Bangui. © AFP

Le président centrafricain François Bozizé le 23 janvier 2011 à Bangui. © AFP

Publié le 10 février 2011 Lecture : 2 minutes.

Sur la sellette pour sa gestion calamiteuse des élections centrafricaines, la Commission électorale indépendante (CEI) a vu trois de ses membres arrêtés à Bangui et Boganda par la gendarmerie mardi soir et mercredi matin.

« Le responsable de la commission de dépouillement Rodrigue Maïté, le président de la CEI locale, et le président du centre de dépouillement de Boganda, ont été placés en garde à vue à la suite de certains faits constatés après le non rapatriement de l’ensemble des résultats de la circonscription », a déclaré Rigobert Vondo, le rapporteur général et porte-parole de la CEI.

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Des voix à recompter

Selon l’opposition (notamment Ange-Félix Patassé et Martin Ziguélé, arrivés respectivement deuxième et troisième à la présidentielle), 25% des voix du corps électoral se sont volatilisées entre le vote et la proclamation des résultats provisoires. Les enquêteurs cherchent à retrouver l’origine de cette fraude.

Pour le rapporteur général de la CEI, Rigobert Vondo, le problème ne vient pas de la commission de dépouillement. « Des informations en notre possession font état que les résultats sont parvenus effectivement à la commission de dépouillement. Toutefois au niveau de la compilation, des procès verbaux de vote, une vingtaine (de résultats de bureaux) ont disparu, alors que toutes les informations concordent quant à la réception de l’ensemble des résultats », a-t-il expliqué.

Chercher le coupable

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Pour prouver sa bonne foi, la CEI est en train de «  faire procéder à la vérification des informations, auprès des commissaires et des candidats, et c’est ainsi que la gendarmerie a été saisie pour faire la lumière de cette situation », a précisé Rigobert Vondo.
Sous pression, la commission avait décidé lundi de procéder à la reprise du vote dans deux des 105 circonscriptions : Boganda,  pour « non rapatriement de l’ensemble des résultats » et Birao 2, pour « non-ouverture de bureaux de vote ».

Joint pendant sa garde à vue mercredi soir, Rodrigue Maïté, est resté très évasif. « Je me réserve de dire quoi que ce soit pour le moment parce que la gendarmerie n’a pas encore procédé à notre audition ». Il ajoute cependant pour sa défense que la CEI a bien « reçu les procès verbaux (des résultats), transmis à la cellule de compilation dirigée par un expert expatrié. C’est à ce niveau que les procès verbaux ont disparu ».

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Par conséquent, les résultats des élections sont toujours considérés comme provisoires. La Cour constitutionnelle n’a pas encore validé les chiffres communiqués par la CEI dans le délai de 15 jours normalement imparti. (Avec AFP)

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