Le président tunisien Fouad Mebazaa promet des négociations sociales
Fouad Mebazza, le président tunisien intérimaire maintenant doté du pouvoir de prendre des « décrets-lois », a promis d’ouvrir des « négociations sociales » pour satisfaire les revendications des manifestants, lors de sa première allocution télévisée.
Quelques heures après que le Parlement tunisien lui a remis ses pouvoirs législatifs pour qu’il puisse gouverner par décrets-lois, le président par intérim Fouad Mebazza s’est adressé, pour la première fois à la télévision, à des Tunisiens qui perdent patience.
Ses nouveaux pouvoirs, très étendus après que le Parlement l’ait autorisé à gouverner par décrets-lois pour conduire la transition démocratique, ne seront pas de trop vu les défis qui l’attendent. Car la véritable opposition au gouvernement, en Tunisie, est dans la rue. Et elle est devenue très puissante, au point de pouvoir chasser patrons ou gouverneurs sous la pression de ses slogans.
Faire "preuve de patience"
Pour calmer les manifestants, qui après avoir eu la tête de l’ancien président Zine el-Abidine Ben Ali, ont des revendications de plus en plus sociales, Fouad Mebazaa a annoncé l’ouverture « prochaine » de « négociations sociales à l’échelle nationale ».
Lors de cette première intervention télévisée depuis le 15 janvier, date à laquelle il est devenu président par intérim à la suite de la fuite de Ben Ali, Fouad Mebazaa a voulu rassurer et convaincre les Tunisiens. « Vos demandes sont légitimes, mais vous devez comprendre la difficile situation à laquelle le pays est confronté », a-t-il expliqué.
« Ces négociations sociales seront le meilleur cadre de dialogue et de concertation pour régler la situation sociale de toutes les catégories du peuple et dans tous les secteurs », a-t-il déclaré, appelant une nouvelle fois ses compatriotes à faire « preuve de patience ».
Mercredi, à l’unanimité, les 86 conseillers (sénateurs) tunisiens présents (sur 126) lui avaient confié leur pouvoir législatif en votant une loi, qui avait déjà été adoptée par l’Assemblée nationale.
"Fidèles aux principes de la révolution"
« Le vote du Sénat est très important. Il va nous permettre de réaliser les aspirations du peuple et de concrétiser les initiatives prises par le gouvernement transitoire, essentiellement la loi d’amnistie générale », a-t-il affirmé. L’exécutif avait également annoncé son intention de légiférer sur les textes internationaux relatifs aux droits de l’homme, le code électoral ainsi que l’organisation des partis politiques.
« Nous resterons fidèles aux principes de la révolution et déterminés à répondre aux espoirs de la jeunesse », a-t-il martelé. Tout en soulignant que le gouvernement enregistrait « des progrès remarquables en dépit d’un climat difficile ».
Des élections doivent être organisées dans un délai de six mois que plusieurs observateurs jugent intenable. (Avec AFP)
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