Le président tunisien Fouad Mebazaa promet des négociations sociales

Fouad Mebazza, le président tunisien intérimaire maintenant doté du pouvoir de prendre des « décrets-lois », a promis d’ouvrir des « négociations sociales » pour satisfaire les revendications des manifestants, lors de sa première allocution télévisée.

Le président par intérim Fouad Mebazaa, le 31 janvier 2011 à Tunis. © AFP

Le président par intérim Fouad Mebazaa, le 31 janvier 2011 à Tunis. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 10 février 2011 Lecture : 2 minutes.

Quelques heures après que le Parlement tunisien lui a remis ses pouvoirs législatifs pour qu’il puisse gouverner par décrets-lois, le président par intérim Fouad Mebazza s’est adressé, pour la première fois à la télévision, à des Tunisiens qui perdent patience.

Ses nouveaux pouvoirs, très étendus après que le Parlement l’ait autorisé à gouverner par décrets-lois pour conduire la transition démocratique, ne seront pas de trop vu les défis qui l’attendent. Car la véritable opposition au gouvernement, en Tunisie, est dans la rue. Et elle est devenue très puissante, au point de pouvoir chasser patrons ou gouverneurs sous la pression de ses slogans.

la suite après cette publicité

Faire "preuve de patience"

Pour calmer les manifestants, qui après avoir eu la tête de l’ancien président Zine el-Abidine Ben Ali, ont des revendications de plus en plus sociales, Fouad Mebazaa a annoncé l’ouverture « prochaine » de « négociations sociales à l’échelle nationale ».

Lors de cette première intervention télévisée depuis le 15 janvier, date à laquelle il est devenu président par intérim à la suite de la fuite de Ben Ali, Fouad Mebazaa a voulu rassurer et convaincre les Tunisiens. « Vos demandes sont légitimes, mais vous devez comprendre la difficile situation à laquelle le pays est confronté », a-t-il expliqué.

« Ces négociations sociales seront le meilleur cadre de dialogue et de concertation pour régler la situation sociale de toutes les catégories du peuple et dans tous les secteurs », a-t-il déclaré, appelant une nouvelle fois ses compatriotes à faire « preuve de patience ».

la suite après cette publicité

Mercredi, à l’unanimité, les 86 conseillers (sénateurs) tunisiens présents (sur 126) lui avaient confié leur pouvoir législatif en votant une loi, qui avait déjà été adoptée par l’Assemblée nationale.

"Fidèles aux principes de la révolution"

la suite après cette publicité

« Le vote du Sénat est très important. Il va nous permettre de réaliser les aspirations du peuple et de concrétiser les initiatives prises par le gouvernement transitoire, essentiellement la loi d’amnistie générale », a-t-il affirmé. L’exécutif avait également annoncé son intention de légiférer sur les textes internationaux relatifs aux droits de l’homme, le code électoral ainsi que l’organisation des partis politiques.

« Nous resterons fidèles aux principes de la révolution et déterminés à répondre aux espoirs de la jeunesse », a-t-il martelé. Tout en soulignant que le gouvernement enregistrait « des progrès remarquables en dépit d’un climat difficile ».

Des élections doivent être organisées dans un délai de six mois que plusieurs observateurs jugent intenable. (Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Le Premier ministre Mohamed Ghannouchi, avec quatre de ses ministres. © AFP

Les résultats du premier sondage d’opinion tunisien

Un policier tunisien règle la circulation à Tunis, le 2 février. © AFP

La « débénalification » s’étend à l’administration tunisienne

Contenus partenaires