Précampagne présidentielle béninoise en rangs serrés

Les trois « grands candidats » à l’élection présidentielle béninoise – Boni Yayi, Adrien Houngbédji et Abdoulaye Bio-Tchané – ont déjà lancé leur « machine de guerre ». Sur fond de polémique sur la liste électorale. Ambiance.

De g. à dr. : Y. Boni, A. Houngbédji et A. Bio-Tchané, les « grands candidats ». © D.R.

De g. à dr. : Y. Boni, A. Houngbédji et A. Bio-Tchané, les « grands candidats ». © D.R.

Publié le 9 février 2011 Lecture : 2 minutes.

Vingt-trois candidats ! Comme le veut la tradition béninoise, la ligne de départ de la course vers le Palais de la Marina – siège de la présidence à Cotonou – est passablement encombrée. « Mais parmi eux, il y a vingt accompagnateurs », ironise un cadre de la Fonction publique. « C’est une tactique rodée. Les grands candidats encouragent les candidatures de personnes populaires dans les fiefs de leurs adversaires pour rogner certaines de leurs voix », poursuit-il.

Favoris et seconds rôles

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Qui sont donc les « grands candidats » du scrutin dont le premier tour est prévu pour le 27 février ? Le président sortant, Boni Yayi, bien sûr. Mais aussi son challenger de 2006 et vieux routier de la politique béninoise, Adrien Houngbédji. Abdoulaye Bio-Tchané, qui vient de quitter son poste de patron de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) à Lomé pour rentrer dans l’arène des grands fauves de la politique béninoise. Bio-Tchané compte bien surprendre, alors que la majorité des observateurs le considèrent comme le « troisième homme » qui pourrait tout au plus jouer le rôle de « faiseur de roi » en cas de second tour.

En dehors des trois favoris, d’autres prétendants à la magistrature suprême béninoise seront de la partie. Dont Marie-Elise Gbedo, habituelle « candidate de témoignage » de la cause des femmes, des parlementaires et des anciens ministres… Mais aussi une poignée d’originaux, bien décidés à amuser la galerie et à profiter de leurs deux semaines de célébrité durant la campagne officielle, qui commence le vendredi 11 février.

En attendant l’effervescence, la Lepi

À Cotonou, la précampagne s’avère particulièrement morne. Adrien Houngbédji et Abdoulaye Bio-Tchané, privilégient pour l’instant les zones rurales et les petites villes, avec une certaine préférence pour leurs fiefs régionaux. Le grand Sud pour Houngbédji, le Nord pour Bio-Tchané, qui chasse peu ou prou sur les terres de Boni Yayi. Ce dernier, quant à lui, affecte de rester dans son rôle présidentiel – recevant tour à tour les visites (de soutien ?) des présidents togolais Faure Gnassingbé et congolais Denis Sassou N’Guesso. Tandis que ses lieutenants mobilisent les corps sociaux – vendeuses du marché Dantokpa, « zémidjans » (pilotes de motos-taxis) et leurs bases respectives pour leur champion.

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Dans ce contexte, une sourde polémique se développe et représente le péril principal sur le scrutin qui approche à grands pas : la Liste électorale provisoire informatisée (Lepi). Comme sa finalisation a pris un grand retard, l’opposition la juge « manipulée » pour favoriser la victoire du président sortant. La Lepi omettrait des milliers de Béninois en âge de voter, principalement dans les fiefs des principaux challengers de Boni Yayi.

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Le président béninois Boni Yayi à Cotonou, le 18 juin 2008. © AFP

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