Amara traoré : « Il existe un consensus national autour du football au Sénégal »
Amara Traoré (45 ans) est à la tête des Lions de la Téranga depuis décembre 2009. Avec lui, le Sénégal a entrepris un renouveau. Les résultats encourageants obtenus l’année dernière incitent à l’optimisme, mais l’ancien attaquant de Metz et Gueugnon, avant d’accueillir la Guinée à Dakar en match amical le mercredi 9 février, prône la patience.
Jeuneafrique.com : Amara Traoré, l’année 2010 semble avoir remis le Sénégal dans le bon sens, après plusieurs années erratiques…
Amara Traoré : Nous avons obtenu des résultats très honorables. L’équipe A est en tête de son groupe qualificatif pour la CAN, l’équipe A’ est au Soudan pour disputer le Chan, il se produit des choses intéressantes dans les équipes de jeunes. Les dernières années ont été parfois difficiles, parce que le cadre institutionnel prenait un peu trop le pas sur le cadre technique. Aujourd’hui, il y a une fédération en place, et il existe un consensus national autour du football au Sénégal. Et moi, je connais bien la sélection, puisque je la fréquente depuis 1987.
Aviez-vous l’impression que le football sénégalais était dominé par l’approximation ?
Ce n’était pas le bordel non plus [rires]. Mais nous avons peut-être eu du mal à digérer le quart de finale de la Coupe du monde 2002 [défaite 0-1 face à la Turquie]. Cela est arrivé aussi à d’autres sélections… C’est vrai qu’il ya eu durant plusieurs années des problèmes, que beaucoup de sélectionneurs se sont succédé. Mais on apprend toujours de ce genre d’expérience. L’essentiel, c’est d’en tirer les leçons et d’avancer.
L’année dernière, le Sénégal a obtenu deux victoires significatives : en Grèce (2-0) avant la Coupe du monde et en RD Congo (4-2) en qualifications pour la CAN 2012. Où situez-vous l’acte fondateur de cette nouvelle sélection ?
La victoire en Grèce, alors qualifiée pour la Coupe du monde, nous a redonné confiance. Mais en plus du résultat, il y a le jeu. On ne peut pas à mon sens envisager un avenir intéressant s’il n’est pas accompagné d’un projet de jeu, notamment les joueurs bien sûr, mais aussi nos supporters. Cela, nous en avons pris conscience, et nous avons des exigences dans ce domaine. Mais je sais que cela peut prendre du temps. On travaille dans la durée. Nous ne sommes pas si pressés…
Vous voulez dire que si le Sénégal ne se qualifiait pas pour la CAN 2012, ce ne serait pas une catastrophe ?
Je n’ai pas dit ça ! Nous sommes en tête de notre groupe grâce à nos deux victoires [4-2 en RD Congo et 7-0 face à Maurice, NDLR]. Une qualification serait importante pour nous, mais il y a aussi le Cameroun et la RDC qui veulent se qualifier, et on ne sait pas ce qui va arriver.
On parle beaucoup du potentiel offensif du Sénégal (Sow, Niang, Papiss Cissé, Dia, N’Doye), comme on le fait pour celui de la Côte d’Ivoire…
[Il coupe] Oui, mais dans les autres lignes, c’est fort aussi. Nous marquons certes beaucoup de buts, mais nous en encaissons très peu. Une équipe, c’est un équilibre. Tout le monde attaque et tout le monde défend. Aujourd’hui, j’ai un groupe qui vit bien ensemble. Je ne vais donc pas le changer sans arrêt, même si la porte n’est évidemment pas fermée.
Cela pourrait donc laisser un peu d’espoir au turbulent El-hadji Diouf, qui n’occupe le haut de l’actualité que pour ses frasques à répétition, sur et en dehors du terrain ?
Diouf, je n’en parle pas. Il vient de signer aux Glasgow Rangers. Moi, tant qu’un joueur est compétitif, il m’intéresse !
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