Vers la levée de l’état d’urgence en Algérie

Fortement réclamée par la société civile et l’opposition algériennes, la levée de l’état d’urgence, en vigueur depuis bientôt vingt ans en Algérie, fait l’objet d’un projet de loi et semble être approuvée par Abdelaziz Bouteflika. Le président algérien a aussi annoncé une série de mesures pour répondre aux revendications des Algériens.

Abdelaziz Bouteflika est favorable à la levée de l’état d’urgence. © AFP

Abdelaziz Bouteflika est favorable à la levée de l’état d’urgence. © AFP

Publié le 3 février 2011 Lecture : 2 minutes.

Abdelaziz Bouteflika est en passe de céder. Le président algérien a annoncé jeudi 3 février la levée prochaine de l’état d’urgence, en vigueur dans le pays depuis 1992. Celle-ci devrait intervenir « dans un très proche avenir », a dit le président. Un projet de loi devra être soumis au Conseil des ministres après avis du Conseil d’État, puis déposé devant le Parlement par le Premier ministre.

Peut-être inquiet des mouvements sociaux qui ébranlent le pouvoir en Égypte après avoir fait chuter le président tunisien Ben Ali, Abdelaziz Bouteflika répond ainsi favorablement au souhait de la société civile et de l’opposition qui reprochaient à cette mesure d’exception de réduire les libertés politiques.

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Il s’est aussi exprimé, pour la première fois, sur les émeutes qui ont eu lieu du 4 au 9 janvier, s’inclinant devant la mémoire des victimes (cinq morts), selon l’Agence APS (Algerian Press Service).

Mais Bouteflika a également affirmé que l’état d’urgence « n'[avait] à aucun moment entravé une activité politique pluraliste des plus riches, ni contrarié le déroulement de campagnes électorales intenses, de l’avis même des observateurs qui les ont suivies », révèle El Watan.

Vingt et un députés algériens de diverses formations avaient déposé un projet de loi pour mettre fin à l’état d’urgence mardi 1er février devant la chambre des députés, arguant du fait que l’amélioration de la situation sécuritaire en Algérie rendait caduque cette disposition. Elle a été mise en place dans un contexte très tendu de montée des violences extrémistes, alors que les islamistes du FIS étaient en passe de devenir majoritaires au Parlement au début des années 1990.

Ouverture médiatique et sociale

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Abdelaziz Bouteflika a reconnu que l’état d’urgence avait été instauré « pour les seuls besoins de la lutte antiterroriste et c’est cette raison uniquement qui en a dicté le maintien sur une base légale », selon des propos cités par l’agence APS.

La levée de l’état d’urgence figurait parmi les revendications lors des journées de manifestation (interdites dans la capitale) début janvier. La Nouvelle Coordination, un regroupement de formations politiques d’opposition et de la société civile, s’apprête d’ailleurs à défiler le 12 février dans la rue à Alger en dépit d’une interdiction des autorités, notamment pour obtenir la fin de l’état d’urgence.

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Abdelaziz Bouteflika a par ailleurs annoncé que « la télévision et la radio doivent assurer la couverture médiatique de l’ensemble des partis et organisations nationales agréés en leur ouvrant équitablement leurs canaux », selon l’APS.

Enfin, sur le terrain social, le gouvernement a décidé d’ « élargir notamment aux légumes secs, le champ d’application du dispositif de stabilisation des prix des produits de base » qui s’appliquait déjà au sucre et à l’huile. (Avec agences)

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