Plusieurs manifestants égyptiens tués par balles sur la place Tahrir

Tôt ce matin, les heurts ont repris entre pro et anti-Moubarak au Caire. Au moins cinq personnes ont été tuées par balles depuis hier soir, et le bilan pourrait encore s’alourdir.

Un manifestant blessé est emmené par les soldats, le 2 février 2010, à la place Tahrir. © AFP

Un manifestant blessé est emmené par les soldats, le 2 février 2010, à la place Tahrir. © AFP

Publié le 3 février 2011 Lecture : 2 minutes.

L’escalade de la violence sur la place Tahrir (place de la Libération, au Caire) a causé la mort de trois personnes jeudi 3 février au matin, selon les chiffres du ministère de la Santé. Des manifestants anti-Moubarak ont été touchés par des tirs d’armes à feu, selon un médecin sur place. Ces victimes viennent s’ajouter aux autres personnes tuées mercredi dans les mêmes circonstances.

Ces morts alourdissent encore le bilan des affrontements, dans lesquels près de 300 personnes sont mortes depuis le début de la révolte populaire égyptienne, il y a dix jours (bilan non confirmé par les Nations unies). Des milliers de résistants réclament le départ du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 30 ans. D’abord réprimées par les forces de l’ordre, les manifestations quotidiennes sur la place Tahrir ont vu s’affronter, depuis deux jours, pro et anti-Moubarak.

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Selon des témoins, des tirs en provenance du pont d’Octobre, où sont positionnés les partisans du président Hosni Moubarak, ont fait de nombreux blessés. « La plupart des victimes sont arrivées ces trois dernières heures, beaucoup avec des blessures par balles », a précisé le médecin d’un hôpital improvisé dans une mosquée. Il a estimé le nombre total de blessés depuis mercredi à plus d’un millier.

Selon le ministère de la Santé, cité par la télévision d’État, qui confirme les témoignages recueillis sur place, trois personnes, dont un appelé de l’armée, ont été tuées et plus 639 ont été blessées, la plupart par des jets de pierre, dans les affrontements de mercredi. Les heurts ont été d’une extrême violence, à coups de pierres, de bâtons, de barres de fer et parfois de couteaux.

L’Amérique "choquée"

Ce bilan devrait encore se préciser dans les heures qui vont suivre. Mais face à l’ampleur des pertes humaines, les États-Unis ont une fois de plus haussé le ton, exigeant l’arrêt immédiat des violences et la mise en route d’une période de transition.

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« Si le gouvernement est à l’origine de cette violence, elle doit s’arrêter immédiatement », a prévenu Robert Gibbs, porte-parole de la Maison Blanche. Les États-Unis ont exhorté leurs ressortissants à quitter l’Égypte, ne garantissant pas des vols supplémentaires au-delà de jeudi.

La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, dans un appel téléphonique au vice-président égyptien Omar Souleimane mercedi, a par ailleurs condamné les « choquants » affrontements sanglants de la veille au Caire.

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Le "vendredi du départ"

Mercredi soir, celui-ci a appelé les manifestants à rentrer chez eux, comme l’avait fait l’armée en milieu de journée, prévenant que le dialogue proposé à l’opposition ne pouvait débuter avant l’arrêt des manifestations.

Mais de son côté, le chef de file de l’opposition Mohamed el-Baradei a répété, au cours d’une interview à CBS News, que le dialogue avec les autorités ne serait entamé qu’après le départ d’Hosni Moubarak, condition sine qua non selon lui à l’ouverture de négociations.

Les manifestants devraient d’ailleurs se remobiliser dès vendredi, pour une grande journée baptisée « le vendredi du départ ». L’opposition a en effet laissé jusqu’à cette date à Hosni Moubarak pour rendre le pouvoir. Celui-ci en revanche, a fait savoir qu’il terminerait son mandat et partirait en septembre.

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