Moubarak renonce à briguer un nouveau mandat, les manifestations continuent
Des centaines de milliers d’Égyptiens sont rassemblés ce mardi 1er février pour protester contre le régime d’Hosni Moubarak, dont ils réclament le départ définitif du pouvoir. Le nouveau vice-président Omar Souleimane est chargé de mener les négociations avec l’opposition. L’armée a reconnu la « légitimité » des revendications du peuple. Que va-t-il en sortir ?
22h44 : Le discours de Moubarak ne calme pas la foule. « Dégage ! Dégage ! », ont scandé les dizaines de milliers de manifestants réunis au centre de la capitale égyptienne, juste après avoir pris connaissance du discours du président. « Le président est très têtu, mais nous sommes plus têtus que lui. Nous ne quitterons pas la place » Tahrir (de la Libération), épicentre de la mobilisation, a déclaré un leader de la contestation dans un haut-parleur. (AFP)
22h20 : Moubarak ne briguera pas un nouveau mandat, mais veut rester au pouvoir. Hosni Moubarak a annoncé qu’il renonçait à briguer un nouveau mandat aux élections présidentielles de septembre. « Je le dis en toute sincérité, et sans tenir compte de la situation actuelle, je ne comptais pas me présenter à un nouveau mandat présidentiel. J’ai passé assez de temps à servir l’Égypte et son peuple. (…) Je n’ai jamais demandé le pouvoir. (…) Je vous parle dans des conditions difficiles qui mettent l’Égypte et son peuple à l’épreuve et qui pourraient l’entraîner vers l’inconnu », a-t-il ajouté, estimant que le pays avait le choix entre « le chaos et la stabilité. » « Ce pays, j’y ai vécu, j’ai fait la guerre pour lui, et l’histoire me jugera. (…) Ma première responsabilité maintenant est de ramener la sécurité et la stabilité à la patrie pour assurer la transition pacifique du pouvoir. »
Plus de 200 000 personnes étaient massées sur la place Tahrir, dans le centre du Caire. Alors que la foule criait: « Le peuple et l’armée sont main dans la main », des soldats souriaient et opinaient. Certains étaient perchés sur des véhicules blindés constellés de graffiti anti-Moubarak. À Alexandrie, des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées. (AFP)
21h30 : Plus d’un million de manifestants (source sécuritaire). Une source au sein des services de sécurité confirme que plus d’un million d’Égyptiens ont manifesté mardi à travers le pays pour réclamer le départ du président Hosni Moubarak. Mais les médias estiment qu’ils seraient plus nombreux, rien que dans la capitale. (AFP)
19h30 : Moubarak pourrait s’exprimer. D’après la chaîne d’information en arabe Al-Arabiya le président égyptien Hosni Moubarak s’adressera à la nation ce soir. La chaîne affirme par ailleurs que le nouveau vice-président Omar Souleiman avait consulté les représentants des partis politiques.
18h45 : Aucun incident signalé. Alors que la nuit est tombée sur le Caire et les principales villes d’Égypte, aucun incident majeur n’a été signalé au cours de la principale journée de mobilisation depuis le début du mouvement. Certains manifestants commencent à se disperser mais des milliers d’Égyptiens continuent de protester pacifiquement sur la place Tahrir, malgré le couvre-feu, qui a officiellement commencé il y a près de 5 heures. (AFP)
17h15 : Une contre manifestation soutient Moubarak. Des partisans d’Hosni Moubarak se sont réunis près du ministère des Affaires étrangères au Caire, en signe de soutien au président, selon un envoyé spécial de France 24.
17h05 : Israël exige le respect du traité de paix israélo-égyptien. Israël a appellé la communauté internationale à « exiger » de tout pouvoir égyptien (en place ou à venir) le respect du traité de paix avec l’État hébreu, signé en 1978, selon une déclaration du bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahou. (AFP)
16h05 : Entretien entre l’ambassadrice des États-Unis et Mohamed el-Baradei. Margaret Scobey, ambassadrice américaine au Caire, s’est entretenue au téléphone avec Mohamed el-Baradei, chef de file du mouvement de constestation. La discussion est intervenue dans le cadre d’un ensemble de contacts avec les différents groupes d’opposition égyptiens. Mme Scobey a répété à Mohamed el-Baradei la position publique des États-Unis sur la crise : Washington souhaite une transition politique mais ne veut pas dicter à l’Égypte la direction à prendre. (AFP)
15h55 : Berlin déconseille l’Égypte à ses ressortissants. Le ministère allemand des Affaires étrangères a recommandé aux tours-opérateurs d’annuler tous les vols en direction de l’Égypte jusqu’à mi-février. « Cette recommandation concerne aussi les régions touristiques de la Mer rouge » qui en étaient jusqu’à présent exclues, « bien que la situation y soit actuellement calme », selon un communiqué publié sur son site internet. (AFP)
Des centaines de milliers d’Égyptiens rassemblés place Tahrir (place de la Libération, au Caire), le 1er février.
©AFP
15h00 : Les États-Unis évacuent une partie de leur ambassade. Washington a ordonné le départ du personnel non essentiel de l’ambassade américaine au Caire. Les diplomates américains dans le pays étaient autorisés à quitter le pays s’ils le souhaitaient depuis dimanche. L’administration Obama avait aussi déjà recommandé aux ressortissants américains d’éviter de se rendre en Égypte. (AFP)
14h25 : Deux millions de personnes manifestent au Caire. Al-Jazira estime désormais le nombre d’Égyptiens à manifester pour le départ d’Hosni Moubarak à deux millions de personnes au Caire, la capitale. (Al-Jazira)
14h10 : Des barbelés autour du Palais présidentiel. Selon Al-Jazira, l’armée a installé des lignes de barbelés autour du Palais présidentiel pour le protéger d’un éventuel assaut de la foule. (Al-Jazira)
13h50 : Ankara reporte une visite au Caire. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a ajourné un déplacement officiel au Caire, prévu pour les 8 et 9 février prochains. Il a souligné devant la presse qu’il n’avait pas annulé mais seulement reporté son déplacement. Il espère réaliser le voyage « une fois que la situation retournera à la normale dans ce pays frère ». (Al-Jazira)
13h50 : La Grande-Bretagne réagit. Le gouvernement britannique a fait connaître sa « déception » concernant le nouveau gouvernement formé par Hosni Moubarak. (Al-Jazira)
13h45 : Le prix du baril du pétrole influencé par la contestation. Les prix du pétrole se replient légèrement, mais restent au-dessus du seuil des 100 dollars à Londres. Si l’Égypte n’est pas un producteur essentiel d’or noir, elle abrite deux voies stratégiques acheminant le brut du Moyen-Orient de la mer Rouge à la Méditerranée : le canal de Suez et l’oléoduc Suez-Méditerranée. (Sumed)
13h35 : Paris réagit. « Il faut que le sang s’arrête de couler. Il y a eu trop de morts, trop de blessés », a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, lors d’un point de presse. « Il faut que cela s’arrête », a-t-il ajouté. (AFP)
13h30 : Rassemblement important à Suez. La ville portuaire de Suez connait aussi une « mobilisation très forte » de 10 000 à 20 000 participants d’après l’envoyé spécial du journal Le Monde. L’armée a une attitude bienviellante vis-à-vis de la population. (Le Monde)
13h25 : L’opposition ne négociera pas. Plusieurs forces de l’opposition égyptienne, dont Mohamed el-Baradei et Ayman Nour, ancien candidat à l’élection présidentielle face à Hosni Moubarak, se sont réunis au sein d’un comité ce mardi. Ils n’engageront « pas de négociations avant le départ du président de la République », ont-ils affirmé dans un communiqué. (AFP)
12h45 : El-Baradei adresse un ultimatum à Moubarak. Dans une interview à la chaîne satellitaire Al-Arabiya, l’opposant égyptien Mohamed el-Baradei a donné jusqu’à vendredi au président Hosni Moubarak pour quitter le pouvoir. Les Égyptiens « veulent en finir aujourd’hui sinon vendredi au plus tard », a-t-il déclaré. « Vendredi a été baptisé "le jour du départ". » (AFP)
12h25 : Un million de personnes au Caire. Le nombre de manifestants sur la place Tahrir et ses environs a atteint le chiffre symbolique d’un million de personnes selon Al-Jazira. La télévision nationale égyptienne n’a toujours diffusé aucune image des rassemblements depuis ce matin.
Prière sur la place Tahrir au Caire vers 12h25.
© Al-Jazira
D’après la chaîne de télévision qatarie, les Frères musulmans ont fait savoir qu’ils refuseraient toute négociation avec le gouvernement du président Hosni Moubarak. (Al-Jazira)
12h20 : 300 morts selon l’ONU. Selon la Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Navi Pillay, 300 personnes auraient perdu la vie dans des violences en Égypte depuis le début des manifestations selon des « rapports non confirmés ». (AFP)
12h10 : L’armée procède à des arrestations. L’armée égyptienne a arrêté des hommes présentés comme des « saboteurs et des voyous » qui s’infiltraient parmi les manifestants sur la place Tahrir. Le commandement militaire avait annoncé hier à la télévision qu’elle ne réprimerait pas les manifestations.
Il y a désormais plusieurs centaines de milliers d’Égyptiens rassemblés dans le centre du Caire. (Al-Jazira)
11h40 : La Turquie appelle l’Égypte à satisfaire les revendications. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté le régime d’Hosni Moubarak à « satisfaire sans hésitation les revendications des manifestants », lors d’un discours devant ses députés du Parti de la justice et du développement (AKP) réunis au Parlement. (AFP)
11h15 : Plus de 100 000 manifestants. Les manifestants rassemblés sur la place Tahrir sont désormais plus de 100 000 d’après Al-Jazira et la foule continue de grossir. Il projettent de marche sur le Palais présidentiel, situé à une dizaine de kilomètres soit deux heures de marche. (Al-Jazira)
Le rassemblement des manifestants égyptiens place Tahrir vers 11h45.
© Al-Jazira
11h00 : Défiance des agences de notation. L’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé la note de la dette souveraine égyptienne du fait de l’instabilité politique. Moody’s, une des autres principales agences de notation, avait fait de même lundi.
10h20 : Le FMI prêt à aider l’Égypte à se reconstruire. « Bien entendu, le FMI est prêt à aider à concevoir le type de politique économique qui pourrait être mise en place » en Égypte et dans d’autres pays à la situation similaire, a déclaré Dominique Strauss-Kahn lors d’une conférence à Singapour. « La question est de savoir comment reconstruire. Ce n’est pas seulement valable pour l’Égypte mais aussi pour des pays qui ne connaissent pas ce genre de troubles mais qui sont quasiment dans la même situation », a-t-il précisé. « Avec l’augmentation des tensions entre les pays, le protectionnisme, commercial et financier, pourrait s’aggraver », a-t-il mis en garde. Et l’accroissement des tensions « au sein d’un pays peut favoriser une instabilité sociale et politique, et même la guerre », selon lui. (AFP)
10h15 : L’Iran prône un Moyen-Orient islamique. La révolte en Égypte va aider à créer « un Moyen-Orient islamique », a estimé le chef de la diplomatie iranienne Ali Akbar Salehi. « Compte tenu de ce que je sais du grand peuple révolutionnaire d’Égypte, qui est en train de faire l’Histoire, je suis sûr qu’ils vont jouer un rôle pour tous ceux en quête de liberté, de justice et d’indépendance », a-t-il déclaré. « La révolte en Égypte montre le besoin de changement dans la région et la fin des régimes impopulaires », a-t-il insisté, tout en dénonçant l’ingérence des responsables américains. (Télévision d’État iranienne)
09h40 : Cinquante ONG égyptiennes appellent Hosni Moubarak à se retirer. Cinquante organisations égyptiennes de défense des droits l’homme, parmi lesquelles le Centre d’études des droits de l’homme du Caire, l’Association égyptienne des droits économiques et sociaux et le Centre arabe pour l’indépendance de la justice, ont appelé dans un communiqué le président Hosni Moubarak à « se retirer pour éviter un bain de sang ».
Elles appellent également à « une nouvelle Constitution élaborée par une commission représentant tous les partis et forces politiques ainsi que la société civile ». Les ONG demandent aussi « la tenue d’élections parlementaires et présidentielle libres et transparentes dans les six mois sous la supervision de la justice ». (AFP)
09h00 : Coup d’envoi d’une journée décisive pour l’avenir de l’Égypte. Au huitième jour d’une contestation politique d’ampleur, la population a commencé à se rassembler dans le centre du Caire, sur la place Tahrir (place de la Libération, NDLR), qui concentre la révolte depuis une semaine. Plus de 5 000 personnes s’y trouvaient déjà tôt ce matin après y avoir, pour certaines, passé la nuit, et attendaient le coup d’envoi d’une grande manifestation baptisée « marche du million » par les protestataires. (AFP)
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