Boni Yayi officiellement candidat à la présidentielle béninoise
Le président béninois sortant Boni Yayi l’a enfin annoncé à ses partisans : il est bien candidat à sa propore succession pour l’élection présidentielle qui se tiendra – si tout va bien – dans moins d’un mois, le 27 février.
Personne n’en doutait vraiment. Mais il a attendu jusqu’au dernier moment pour faire son « coming out ». Boni Yayi, président en exercice du Bénin, a annoncé samedi 29 janvier sa candidature à la présidentielle du 27 février prochain. Et pour l’occasion, il a choisi le stade de l’Amitié de Cotonou, sollicité il n’y a pas si longtemps par la coalition de partis d’opposition, l’Union fait la Nation (UN), pour investir son candidat Adrien Houngbédji.
À 14 heures, début de la cérémonie, une marée verte avait envahi le stade et ses abords. Entre deux tours de chants, les acteurs de la vie politique se sont succédés pour galvaniser les foules. Modeste Kérékou (ministre de la Jeunesse et fils de l’ancien président Mathieu Kérékou), Reckya Madougou (ministre de la Micro-finance) et Pascal Koupaki (ministre d’État chargé du développement) ont encouragé les Béninois à renouveler leur confiance à Boni Yayi. Lorsque le candidat-président arrive, un peu après 16 heures, il est accueilli par les vivats de ses supporters. « J’accepte vos sollicitations, j’accepte de nouer un nouveau contrat de confiance » a déclaré le président sortant, après avoir mentionné ses prochaines priorités, au nombre desquelles le remboursement – dans les meilleurs délais – des victimes des agences de placement et la lutte contre la corruption.
Un mandat émaillé de scandales
Thomas Boni Yayi, 59 ans, avait été élu en 2006 avec presque 75% des voix au deuxième tour. Nouveau venu sur la scène politique béninoise, sans aucun appareil, l’ex-président de la BOAD (Banque ouest-africaine de développement) avait réussi à s’imposer en prônant le changement et la rupture. Cinq ans plus tard, le président sortant ne peut plus faire campagne sur ces thèmes. Par ailleurs, une succession de scandales politico-financiers (l’affaire de la Cen-Sad, les scanners du Port de Cotonou, ICC Services) risquent d’affecter son capital sympathie au moment du vote. Et ses réformes dans les domaines de la santé et de l’éducation, menées à grand train, mais sans résultats palpables selon l’opposition, donnent du grain à moudre à ses challengers.
Des poids lourds en lice
Challengers parmi lesquels des candidats de poids : Me Adrien Houngbédji, candidat de l’Un, et Abdoulaye Bio Tchané, qui vient de démissionner de son poste de président de la BOAD. Aussi dans les starting-blocks, deux anciens alliés du président sortant, le député Janvier Yahouédéhou – chef de file de la fronde parlementaire dans l’affaire ICC – , l’ancien ministre de la Justice Victor Topanou – remercié dans la foulée de l’affaire ICC – et, la seule femme du scrutin, l’avocate Marie-Élise Gbédo, qui en est à sa troisième tentative.
Incertitudes sur le scrutin
Alors que la pré-campagne est déjà bien entamée, dans tous les camps, le doute subsiste sur la tenue de l’élection à bonne date. La Cena (Commission électorale nationale autonome), installée le 25 janvier, devra organiser les élections en un mois au lieu de deux et la Lepi (Liste électorale permanente informatisée) est encore en cours d’élaboration. « Il est fort probable que le scrutin se tienne autour du 8 mars, prévoit un observateur de la vie politique béninoise, avec une liste électorale à minima ». Une option qui ne semble absolument pas déranger les partis d’oppositions, décidés à respecter les délais constitutionnels coûte que coûte. « Hors de question que Yayi Boni reste au pouvoir plus longtemps que nécessaire », murmure-t-on du côté de l’UN. En effet, le mandat du président béninois expire le 6 avril prochain.
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