Afrique du Sud : soigné à domicile, Mandela est « dans un état stable »
Après deux jours d’hospitalisation, Nelson Mandela a finalement été autorisé à rejoindre son domicile, où il reçoit un traitement pour une infection respiratoire aigüe. Son état de santé, stable désormais, a tenu en haleine ces quarante-huit heures toute l’Afrique du Sud et ses nombreux admirateurs dans le monde.
Nelson Mandela, ici le 11 février 2010 au Cap, à sa sortie d’hôpital. © AFP
Publié le 29 janvier 2011 Lecture : 2 minutes.
L’ambulance transportant Nelson Mandela vendredi jusqu’à sa résidence de Houghton, quartier tranquille de la banlieue de Johannesburg, faisait partie d’un convoi impressionnant de véhicules officiels et de police. Son petit-fils, Mandla Mandela, qui représentait la famille dans la délégation, a annoncé que des spécialistes avaient installé une chambre médicalisée dans cette propriété, où Madiba sera désormais soigné.
Une période de flottement dans la communication sur l’état de santé de Madiba, après son admission à la clinique Milpark le mercredi 26 janvier, a pu nourrir quelques rumeurs. Mais le médecin-chef des Forces armées nationales sud-africaines (SANDF), Vejaynand Ramlakan, a déclaré que l’icône de la lutte anti-apartheid était désormais dans un état stable. « Il n’y a aucun développement. Il est toujours dans un état stable, il est toujours chez lui », a confirmé samedi un porte-parole de la présidence, Bongani Majola.
Le docteur Ramlakan a précisé que Mandela ferait l’objet d’un suivi médical attentif, assurant qu’il recevait les meilleurs soins de la part des meilleurs médecins disponibles dans le pays. Il a affirmé que l’ex-chef d’État africain avait très bien répondu aux traitements, ajoutant que son optimiste l’aidait à faire face aux aléas de son grand âge.
Prières pour « Tata Mandela »
Et c’est cet âge avancé (92 ans) qui fait craindre la disparition de Mandela des suites de cette « infection respiratoire aigüe », ce qui plonge le pays dans une extrême inquiétude. Le président Jacob Zuma, actuellement au forum économique mondial de Davos (Suisse), a été informé mais n’a pas souhaité rentrer au pays pour ne pas exacerber l’angoisse de ses compatriotes. Il a alors appelé « au calme et à la retenue » dans un communiqué.
Le vice-président du pays, Kgalema Moltlanthe, s’est voulu tout aussi rassurant : « Sur le plan médical, il n’y a aucune raison de paniquer. Mandela souffre d’une affection propre aux gens de son âge. Nous rappelons qu’il a souffert de tuberculose à Robben Island [où il fut détenu pendant 18 ans] et a eu des infections respiratoires. » Moltlanthe, a rapporté que le leader historique avait « plaisanté » avec ses proches et des personnalités qui lui ont rendu visite à l’hôpital. Avant de demander aux Sud-Africains de « continuer de prier pour que Madiba soit avec nous pour fêter ses 93 ans [le 18 juillet 2011, NDLR] et au-delà ».
Il est vrai que ce n’est pas la première complication médicale que connaît le héros du combat contre l’apartheid. Après un diagnostic de la tuberculose dans les années 1980 en détention, il avait subi une opération aux yeux. En 2001, il avait également dû suivre un traitement pour le cancer de la prostate. Les rumeurs sur sa mort possible avaient déjà été nombreuses. Et avec ces deux jours de silence et d’examens poussés, le monde entier et l’Afrique du Sud en particulier, ont redouté le pire. (Avec AFP)
