Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA se penche sur le cas ivoirien

C’est ce vendredi après-midi que doit s’ouvrir la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’UA à Addis-Abeba (Éthiopie) sur la crise ivoirienne. Elle sera déterminante pour légitimer une éventuelle intervention militaire vouée à déloger le président sortant Laurent Gbagbo.

Les deux « présidents » rivaux, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. © DR

Les deux « présidents » rivaux, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. © DR

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Publié le 28 janvier 2011 Lecture : 2 minutes.

La réunion du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) consacrée à la situation en Côte d’Ivoire s’ouvrira ce vendredi à Addis-Abeba (Éthiopie), à 17 heures (15 heures à Paris, 14 heures GMT).

Trois interventions clés

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Plusieurs responsables politiques du continent, très impliqués dans la médiation, doivent y prononcer des allocutions. Les interventions de Jean Ping, président de la Commission de l’UA, de Blaise Compoaré, président du Burkina Faso et ancien facilitateur dans la crise ivoirienne, ainsi que celle du Nigérian Goodluck Jonathan, le président en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) (qui a déjà officiellement apporté son soutien à Alassane Ouattara) sont particulièrement attendues.

Officiellement, l’UA réclame toujours le départ de Laurent Gbagbo au profit d’Alassane Ouattara, mais le président sortant a clairement fait savoir qu’il n’entendait pas plier sous la pression de la communauté internationale.

Et la question ne fait pas l’unanimité au sein des chefs d’État africain. Le président ougandais, Yoweri Museveni, avait par exemple qualifié de « simpliste » la position des Nations unies qui ont reconnu la victoire d’Alassane Ouattara : « Il faut ouvrir des enquêtes, a-t-il déclaré le 24 janvier dans un communiqué transmis au Daily Monitor. Il ne faut pas se contenter de dire que untel ou untel a gagné. » Le président Sud-Africain Jacob Zuma avait quant à lui estimé que les résultats du second tour de l’élection présidentielle présentaient des « contradictions ».

Plus discutée encore, l’éventualité d’une intervention militaire pour déloger Laurent Gbagbo que la Cedeao prévoit de mettre en œuvre si elle obtient le soutien de l’Organisation des nations unies (ONU).

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L’Angolais José Eduardo dos Santos, qui entretient de bonnes relations avec le président ivoirien sortant, y est opposé, et le Ghanéen John Atta Mills a fait savoir qu’il n’enverrait pas ses troupes en Côte d’Ivoire.

Étouffement économique

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L’UA sera peut-être tentée de repousser un éventuel recours à la force, d’autant que le régime de Laurent Gbagbo semble montrer quelques signes de nervosité face à la stratégie d’étouffement financier dont il est la cible.

Après avoir perdu le contrôle des comptes ivoiriens à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), il a pris mercredi la décision de « réquisitionner » ses agences en Côte d’Ivoire et entrepris d’en extraire des liquidités (une « violation flagrante » des statuts de cette Banque centrale avait réagi le gouverneur par intérim de la BCEAO).

Il est trop tôt pour dire si les finances du régime de Laurent Gbagbo seront assez touchées pour le faire plier, mais ce conflit fait planer le spectre d’une crise bancaire douloureuse pour les Ivoiriens.

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