L’Égypte prépare-t-elle sa « révolution » ?

L’agitation, du Caire à Suez, prend de l’ampleur. Mohamed el-Baradei, l’un des principaux opposants égyptiens, s’est dit prêt à « mener la transition ». La communauté internationale a, elle, appelé les autorités au respect des libertés.

Des milliers de manifestants réclament la chute du régime d’Hosni Moubarak. © AFP

Des milliers de manifestants réclament la chute du régime d’Hosni Moubarak. © AFP

Publié le 27 janvier 2011 Lecture : 2 minutes.

La contestation ne semble pas près de retomber en Égypte, où deux premières journées de mobilisation contre le pouvoir – mardi et mercredi – se sont soldées par la mort d’au moins six personnes et par l’arrestation de près d’un millier de manifestants selon un dernier bilan.

Les appels à la révolte se multiplient, en dépit de l’état d’urgence en vigueur depuis trente ans qui interdit tout rassemblement. Le « Mouvement du 6 avril », un groupe de militants pro-démocratie qui avait déjà relayé la contestation sur internet, est  à l’origine d’un nouvel appel à manifester vendredi 28 janvier, après la prière.

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El-Baradei prêt pour la transition

Mohamed el-Baradei, figure de l’opposition égyptienne en séjour à l’étranger a fait connaître son intention de rentrer plus tôt que prévu en Égypte, afin de se joindre à la foule des protestataires ce vendredi.  Ancien chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohamed el-Baradei s’est dit prêt à « mener la transition » politique dans son pays si les Égyptiens en formulaient le souhait.

« Si la population veut que je mène la transition, alors je ne la décevrais pas », a-t-il déclaré devant des journalistes à l’aéroport de Vienne, avant de prendre un avion qui doit le ramener en Égypte dans la soirée.

El-Baradei, fervent opposant au président égyptien Hosni Moubarak, avait, au lendemain des élections législatives contestées de novembre dernier, mis en ligne sur sa page Facebook un appel à boycotter la présidentielle de 2011 après avoir tenté la même opération, sans grand succès, peu avant les législatives.

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Appels de la communauté internationale

Hier encore peu diserte sur la situation électrique en Égypte, la communauté internationale semble aujourd’hui craindre un embrasement similaire à celui qui a conduit, il y a quelques semaines en Tunisie, à la chute du régime du président Zine el-Abidine Ben Ali. Les États-Unis, qui comptent l’Égypte parmi leurs alliés dans la région, avaient commencé par assurer Hosni Moubarak de leur soutien. Mais la secrétaire d’État Hillary Clinton a changé de ton mercredi.

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« Nous soutenons les droits universels du peuple égyptien, notamment la liberté d’expression, d’association et de rassemblement et nous appelons les autorités égyptiennes à ne pas empêcher les manifestations pacifiques et à ne pas bloquer les communications, particulièrement celles des réseaux sociaux », a-t-elle déclaré.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères français, Bernard Valéro, s’est exprimé jeudi en demandant à l’Égypte de « respecter la liberté d’expression ». La France reste « attentive au sort des centaines de personnes arrêtées » après les manifestations.

Enfin, la chef de la diplomatie de l’Union européenne, Catherine Ashton, a demandé aux autorités égyptiennes de « respecter » la liberté de leurs citoyens de manifester pacifiquement pour défendre leurs droits.

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