Deux nouveaux morts lors de manifestations violentes en Égypte

Malgré l’interdiction de manifester et le blocage de certains réseaux sociaux sur internet, de nouvelles protestations ont eu lieu en Égypte mercredi. Le bilan des émeutes est de six tués depuis mardi. Un nouvel appel à la mobilisation a été lancé pour vendredi.

Des manifestants déchirent un poster du président Moubarak dans la ville d’Alexandrie. © AFP

Des manifestants déchirent un poster du président Moubarak dans la ville d’Alexandrie. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 27 janvier 2011 Lecture : 2 minutes.

La violence a augmenté dans les rues égyptiennes, lors de la deuxième journée de contestation mercredi, au cours de laquelle deux personnes ont perdu la vie, portant à six le bilan des tués depuis mardi.

Des milliers de manifestants avaient bravé l’interdiction stricte des autorités et se sont heurtés à la police tandis que des bâtiments ont été attaqués aux cocktails molotov.

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La ville de Suez très touchée

C’est dans la ville de Suez, située à 100km à l’est de la capitale, que les affrontements semblent avoir été les plus violents. 70 personnes, dont 55 manifestants et 15 policiers ont été blessés selon des sources médicales. En cause, notamment, le refus de la police de remettre le corps d’un des manifestants tués mardi, lors de la première journée d’une vague de protestation inédite contre le régime d’Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 30 ans.

Dans cette ville, un bâtiment municipal a pris feu après avoir reçu des cocktails molotov. Le siège du parti au pouvoir a aussi été pris pour cible.

Au Caire, un manifestant et un policier ont été tués mercredi. La police a procédé à l’arrestation de 500 personnes, en plus des 200 de la veille.

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Pression timide de Washington

La communauté internationale commence à exercer une timide pression sur le gouvernement égyptien, les États-Unis, l’Union européenne et l’ONU l’appelant à écouter les demandes du peuple. Washington a été plus précis, réclamant la levée de l’interdiction de manifester et le déblocage des réseaux sociaux sur internet.

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« Nous voulons faire tomber le régime », ont scandé les protestataires cairotes en lançant des pierres sur les policiers qui ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles caoutchoutées, selon des témoins. De nombreuses références à la révolution tunisienne, tels que le slogan « Moubarak dégage » (en français dans le texte), ont été faites par les manifestants.

Le « Mouvement du 6 avril », le groupe pour la démocratie qui avait lancé l’appel à manifester, réclame des réformes politiques, économiques et sociales dans le pays.

Très actif sur la toile, il a appelé dans un message diffusé par SMS et sur le réseau Facebook, à de nouvelles manifestations vendredi après la prière « pour demander le droit de vivre dans la liberté et la dignité ». Le réseau social Twitter, très utilisé par les manifestants, est bloqué depuis mardi, de même que le site suédois Bambuser, qui permet de visionner en direct des vidéos filmées par téléphone mobile ou webcam.

Le site Facebook n’est pas bloqué, mais ses utilisateurs rencontrent des problèmes d’accès. (avec AFP)

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