Le gouvernement tunisien enfin remanié ?

La Tunisie attend toujours le remaniement ministériel, pourtant annoncé comme imminent depuis deux jours. Ce devrait être chose faite ce jeudi d’après le porte-parole du gouvernement. Des milliers de manifestants continuent de protester contre la présence des anciens caciques du régime à des postes clés.

Manifestation à Tunis, le 25 janvier 2011. © AFP

Manifestation à Tunis, le 25 janvier 2011. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 27 janvier 2011 Lecture : 2 minutes.

« Des discussions intenses » sur la composition du nouveau gouvernement de transition continuent d’avoir lieu à Tunis. C’est en tout cas ce qu’a expliqué le ministre du Développement régional, Ahmed Néjib Chebbi, pour justifier un nouveau report de cette annonce.

Présenté comme imminent depuis deux jours, le nouveau gouvernement devrait finalement être formé ce jeudi selon lui. Les forces en présence tentent d’« arriver à une composition finale du gouvernement qui soit convaincante pour l’opinion publique », a-t-il précisé.

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Ghannouchi toujours au Premier ministère

Selon des sources proches du gouvernement citées par l’AFP, ce sont les ministères de souveraineté (Intérieur, Défense, Affaires étrangères) qui poseraient problème. Ils sont pour l’instant occupés par d’anciens membres du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, parti du président déchu Zine el-Abidine Ben Ali).

De même source, le Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, déjà chef des derniers gouvernements de Ben Ali, resterait à son poste.

Des milliers de manifestants continuent pourtant de camper sous ses fenêtres pour exiger son départ ainsi que celui des autres ministres ayant exercé des fonctions gouvernementales sous Ben Ali.

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Le puissant syndicat UGTT continue de peser pour faire chuter le gouvernement, que ses représentants avaient rapidement quitté après sa formation. Il a appelé à la grève générale et à une manifestation ce jeudi à Sidi Bouzid, foyer du mouvement de contestation qui a emporté l’ancien régime. Le même mot d’ordre a été très suivi mercredi à Sfax, la deuxième ville du pays où des milliers de manifestants ont réclamé la démission du gouvernement.

Les autorités ont par ailleurs annoncé un allègement du couvre-feu (toutefois peu respecté par les manifestants de la place de la Kasbah de Tunis). L’interdiction de sortir est ramenée à une période s’étendant de 22 heures à 4 heures du matin (de 20 heures à 5 heures précédemment).

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Alerte mondiale d’Interpol contre Ben Ali

Zine el-Abidine Ben Ali, ainsi que son épouse Leïla Ben Ali-Trabelsi, sont visés depuis mercredi par un mandat d’arrêt international, émis par la Tunisie pour « acquisition illégale de biens mobiliers et immobiliers » et « transferts illicites de devises à l’étranger ».

Ce mandat d’arrêt a été complété par une « alerte mondiale » émise par l’antenne tunisienne d’Interpol pour localiser et interpeller Zine el-Abidine Ben Ali et six de ses proches. Il avait trouvé refuge en Arabie Saoudite après sa fuite, le 14 janvier.

Le mandat d’arrêt tunisien vise aussi le frère de l’ex-première dame, Benhassen Trabelsi, lui aussi en fuite. Huit autres membres de la famille sont détenus en Tunisie en attendant d’être jugés.

La justice tunisienne avait déjà annoncé l’ouverture d’une information judiciaire visant notamment le général Sériati pour « complot contre la sécurité intérieure de l’État, incitation à commettre des crimes et à s’armer et provocation au désordre » .

Ce général est considéré comme le commanditaire de la campagne de terreur menée par des miliciens armés fidèles à l’ancien président dans les jours qui ont immédiatement suivi sa chute.

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