La justice tunisienne émet un mandat d’arrêt international contre Ben Ali et ses proches

Alors que la Tunisie attend toujours un remaniement du gouvernement de transition, qui devrait être annoncé ce jeudi, le ministère de la Justice a lancé un mandat d’arrêt international à l’encontre de Ben Ali et de certains de ses proches, réfugiés à l’étranger.

Zine el-Abidine Ben Ali et son épouse Leila le 11 octobre 2009 à Rades, en Tunisie. © AFP

Zine el-Abidine Ben Ali et son épouse Leila le 11 octobre 2009 à Rades, en Tunisie. © AFP

Publié le 26 janvier 2011 Lecture : 2 minutes.

Le ministre de la Justice tunisien Lazhar Karoui Chebbi vient d’annoncer mercredi 26 janvier au cours d’une conférence de presse l’émission d’un mandat d’arrêt international contre le président déchu Zine el-Abidine Ben Ali et son épouse, Leïla Trabelsi. Ils sont poursuivis dans le cadre d’une enquête pour « acquisition illégale de biens mobiliers et immobiliers » et « transferts illicites de devises à l’étranger ».

Cependant, l’article 41 de la Constitution tunisienne spécifie que le président de la République bénéficie d’une immunité judiciaire durant et après son mandat. Aujourd’hui, Ben Ali n’aurait donc pas à répondre des actes et faits commis durant les 23 années de son régime. Le gouvernement et le ministère de la Justice tunisiens auront à prévoir une procédure spéciale afin que le mandat émis ne soit pas entaché de vice de forme.

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Le président Ben Ali a fui le 14 janvier la Tunisie, sous la pression d’une révolte populaire sans précédent qui a mis à terre le régime. Il a trouvé refuge en Arabie Saoudite. Son épouse Leïla, honnie par la population pour avoir mis le pays en coupe réglée, a également quitté le pays, à une date et pour une destination inconnues.

Benhassen Trabelsi, le frère de Leïla lui aussi en fuite, est également visé par cette enquête ainsi que huit autres membres de la famille Trabelsi détenus en Tunisie.

Le général Ali Sériati visé par une autre enquête

Le ministre de la Justice a par ailleurs indiqué que six membres de la garde présidentielle, dont l’ancien chef de la sécurité du président de Ben Ali, le général Ali Sériati, étaient poursuivis dans le cadre d’une enquête distincte visant des exactions contre la population et les forces de sécurité. La justice tunisienne avait déjà annoncé l’ouverture d’une information judiciaire le 16 janvier visant notamment le général Sériati pour « complot contre la sécurité intérieure de l’État, incitation à commettre des crimes et à s’armer et provocation au désordre » .

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Le général est considéré comme le commanditaire de la campagne de terreur menée par des miliciens armés fidèles à l’ancien président dans les jours qui ont immédiatement suivi sa chute. Ces hommes avaient semé la peur en commettant des exactions contre des civils et en tirant sur des membres des forces de sécurité à Tunis et dans d’autres villes du pays.

Remaniement toujours attendu

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Le remaniement du gouvernement tunisien de transition, qui devait être annoncé mercredi, n’a toujours pas eu lieu. Des milliers de manifestants continuent pourtant de protester tous les jours à Tunis contre la présence en son sein de nombreux caciques de l’ancien régime.

Les policiers ont tiré des grenades lacrymogènes contre un groupe de manifestants, qui avaient arraché à mains nues un premier barrage de barbelés et leur jetaient des pierres, afin de les repousser.  (avec AFP)

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