Tunisie : le porte-parole du gouvernement annonce un remaniement ce mercredi

Les manifestations antigouvernementales ne se sont pas calmées à Tunis. Du coup, le gouvernement lâche du lest : mesure sociale hier, avec une allocation pour les chômeurs diplômés, et remaniement gouvernemental aujourd’hui, qui pourrait écarter du pourvoir les anciens « rcdistes ».

Des habitants de Sidi Bouzid manifestent devant la Primature à Tunis le 25 janvier 2011. © AFP

Des habitants de Sidi Bouzid manifestent devant la Primature à Tunis le 25 janvier 2011. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 26 janvier 2011 Lecture : 2 minutes.

La contestation populaire étant de plus en plus vive contre le cabinet de Mohamed Ghannouchi, avec environ 4 000 personnes devant la Primature hier et des manifestants campant sur la place de la Kasbah depuis trois jours, le gouvernement va essayer de se procurer un peu d’oxygène, ce mercredi, en procédant à un remaniement attendu depuis plus de vingt-quatre heures.

Le climat s’est même tendu dans les rues de Tunis, mais pas à cause des policiers. Des heurts ont éclaté entre des partisans du gouvernement craignant une « vacance du pouvoir », dont de nombreux supporteurs de football, et des manifestants antigouvernement beaucoup plus nombreux qui les ont dispersés.

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Le remaniement est sans doute l’une des dernières tentatives de l’exécutif, fragilisé depuis sa création par des défections, pour assurer sa survie… avant une éventuelle dissolution et le saut, une nouvelle fois, dans l’inconnu. « La nouvelle composition du gouvernement » sera donc connue ce 26 janvier, a indiqué le porte-parole du gouvernement et ministre de l’Éducation, Taieb Baccouch, cité par l’agence tunisienne TAP.

Nouvelles démissions attendues

Toute la question est de savoir qui va rentrer au gouvernement, et surtout qui va en sortir. Car s’il faut bien remplacer les postes vacants laissés par les départs de cinq ministres – trois syndicalistes, un opposant et un membre de l’ancien régime -, de nouvelles démissions pourraient intervenir parmi les « ex-rcdistes ». Ces ministres anciennement proches de l’ex-parti de Zine el-Abidine Ben Ali, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), honni par la majorité des Tunisiens.

Certains ministres de l’ancienne équipe Ben Ali occupant des postes clés sont prêts à quitter le pouvoir mais les tractations achopperaient sur les noms de leurs éventuels remplaçants, selon une source proche du gouvernement et issue de l’opposition, qui indique également que les ministres déjà démissionnaires seront remplacés par des indépendants.

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Grève à Sfax

Autre mesure prise pour essayer de calmer les Tunisiens en colère : le gouvernement de transition a annoncé mardi la création d’une allocation mensuelle de 150 dinars (78 euros) pour les « chômeurs diplômés acceptant un emploi à mi-temps dans les services publics ».

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Mais malgré cette mesure sociale, la journée devrait être agitée. Ce mercredi, à Sfax, deuxième ville du pays à forte activité économique, la section régionale de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) a appelé à une « grève générale » d’une journée pour la démission du gouvernement et la dissolution de l’ex-parti au pouvoir. (Avec AFP)

Voir le reportage photo de Nicolas Fauqué (www.imagesdetunisie.com)

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