Gbagbo veut renvoyer Jean-Marc Simon, l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire
Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo hausse le ton. Il vient de retirer ses accréditations à l’ambassadeur de France, Jean-Marc Simon. Une décision qui n’est évidemment pas légitime pour Paris qui ne reconnaît que l’autorité de Alassane Ouattara, toujours réfugié à l’hôtel du Golf.
![Laurent Gbagbo ne veut plus d’ambassadeur de France à Abidjan. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2011/01/22/022012011163124000000gbeafpmarcsim.jpg)
Laurent Gbagbo ne veut plus d’ambassadeur de France à Abidjan. © AFP
Le camp du président sortant Laurent Gbagbo est décidément bien fébrile. Ce dernier a retiré ses accréditations à l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, Jean-Marc Simon, qui les lui avait présentées le 7 juillet 2009. C’est le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello, qui a annoncé cette décision. Selon lui, Jean-Marc Simon continuera de bénéficier des avantages liés à son immunité jusqu’à son départ « dans un délai raisonnable », le camp Gbagbo continuant de travailler avec le personnel de l’ambassade de France.
« On a mis fin a l’accréditation de l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire. Il est maintenant considéré comme un sans-emploi, un citoyen français, ordinaire, qui n’est plus pour nous un interlocuteur », a expliqué Ahoua Don Mello.
Guerre des ambassadeurs
Paris a réagi officiellement en rappelant qu’il ne reconnaissait comme autorité légitime que celle du président élu Alassane Ouattara. « En l’espèce, la déclaration de M. Laurent Gbagbo à l’endroit de l’ambassadeur de France, M. Jean-Marc Simon, est considérée par la République française comme nulle, non avenue et dépourvue de tout effet juridique », a déclaré le ministère français des Affaires étrangères.
Cette décision du président ivoirien sortant fait suite à l’accréditation par Paris d’un nouvel ambassadeur de Côte d’ivoire, Ali Coulibaly, nommé par Ouattara. Mais elle intervient alors que le camp Gbagbo vient de subir une nouvelle défaite sur le front diplomatique. Un sommet des chefs d’Etat de l’UEMOA a décidé samedi 22 janvier que le gouverneur de la BCEAO, Philippe-Henri Dacoury-Tabley, proche de Gbagbo devait démissionner. Ce qu’il a fait.
Le gouvernement Gbagbo avait déjà renvoyé début janvier de Côte d’Ivoire les ambassadeurs britannique et canadien, une décision contestée tant par Londres qu’Ottawa.
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