Rui Viera : « En huit mois, certains joueurs burkinabè ont été tranfigurés »

La CAN U-17 tire à sa fin. Arrivé à Ouagadougou il y a tout juste dix mois pour une première expérience sur le continent, l’entraîneur portugais des Étalons-cadets du Burkina Faso, Rui Viera, peut remporter la CAN des moins de 17 ans le 22 janvier prochain, contre les Amavubi du Rwanda. Et permettre ainsi à ses « Poulains » d’atteindre le Mondial mexicain de 2011.

Les Étalons-cadets du Burkina Faso, finalistes de la CAN U-17 2011 au Rwanda. © D.R.

Les Étalons-cadets du Burkina Faso, finalistes de la CAN U-17 2011 au Rwanda. © D.R.

Clarisse

Publié le 21 janvier 2011 Lecture : 2 minutes.

Pour une première
 
« J’ai toujours travaillé avec des joueurs seniors. Sélectionner les cadets du Burkina Faso est un exercice à la fois plus plaisant et plus facile. J’ai découvert des jeunes pétris de détermination et d’envie d’y arriver par le football. La concentration et la motivation étant au rendez-vous, je n’ai pas besoin de répéter mes instructions : ils les suivent d’emblée, chacun donnant le meilleur de lui-même. Et c’est très agréable d’observer leur évolution : en huit mois, certains ont été transfigurés. Par exemple, le numéro 4, Abdoul Aziz Kaboré, qui savait à peine se positionner en tant que défenseur. À force de travailler son approche tactique du jeu, il est aujourd’hui notre meilleur milieu défensif. Cette ambiance studieuse est venue atténuer le choc culturel que j’ai pu ressentir au début. »

Difficultés dans la sélection des joueurs

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« Faute de clubs cadets-juniors et de championnat dans cette catégorie, nous avons été contraints de faire le tour du pays, quartier par quartier, pour rechercher les meilleurs. Nous avons commencé par une sélection de 60 profils intéressants, ramenée à 26 joueurs au final. Et nous nous y sommes pris à deux fois : les autorités burkinabè avaient envisagé une formation incluant des jeunes de 18 ans, avant de faire volte-face et d’exiger que seuls les moins de 17 soient recherchés…

Une improvisation assez déroutante pour un Occidental, mais pas du tout perturbante pour les Africains. Ce manque de rigueur se transporte parfois sur le terrain, certains joueurs n’hésitant pas à manquer les entraînements quand ils ont des "contraintes". Or, la rigueur est un critère majeur dans l’évolution des équipes de football. Cela étant, j’ai l’esprit assez large pour m’adapter à toutes les situations. Le point positif, c’est ma parfaite connaissance du Burkina profond, après seulement dix mois de présence sur le territoire. Être sélectionneur en Afrique est une expérience enrichissante, tant sur le plan humain que pour ma carrière. »

Le désir d’Europe des cadets africains

« Les joueurs cadets d’Afrique caressent tous le rêve d’aller jouer dans des clubs en Europe. Alors, je les mets en garde : ils n’auront pas tous des carrières internationales. Au prix d’énormes sacrifices, seuls quelques-uns pourront se détacher du lot. De plus, ce serait dommage de priver le pays de tous ses talents. J’aurais un pincement de cœur si je devais les quitter au terme de mon contrat de deux ans, mais je me consolerais en repensant au parcours effectué. »

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