Le retour des « Ex » fait l’actualité en Haïti
Jean-Claude Duvalier s’est jeté dans la gueule du loup en rentrant en Haïti, où il vient d’être inculpé et interdit de quitter le territoire. L’ex-président Jean-Bertrand Aristide s’est dit lui aussi prêt à effectuer son grand retour sur l’île.
Pourquoi est-il rentré ? La question est sur toutes les lèvres à Port-au-Prince, où l’on s’étonne du retour inopiné de l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier sur l’île depuis dimanche dernier. Surtout quand on constate la vague de procédures judiciaires qui s’ensuivent. Suite à quatre plaintes déposées contre lui mercredi 19 janvier pour crimes contre l’humanité, il est désormais dos au mur. Il est tenu responsable par des organisations internationales de défense des droits de l’homme de la mort de milliers d’opposants pendant sa présidence (1971-1986).
Mardi, il avait déjà été inculpé de corruption, de détournements de fonds publics et d’association de malfaiteurs pour la même période.
Après 25 ans d’exil, Jean-Claude Duvalier, 59 ans, a donc été accueilli par « un ordre d’interdiction de départ » délivré mercredi. « Il ne pourra pas quitter le pays car il y a une action judiciaire en cours contre lui », a déclaré un juge haïtien qui a souhaité garder l’anonymat.
"Et là, bingo !"
« Baby Doc » est par ailleurs resté très évasif sur les raisons de son retour. Il a démenti poursuivre des objectifs politiques, alors qu’Haïti est en plein période d’élections, dont les résultats du premier tour sont contestés. « Je démens, de la manière la plus formelle qui soit, toutes déclarations politiques […] qui me seraient imputées par un prétendu porte-parole, et faisant tout particulièrement allusion à des scénarios en relation avec le processus électoral en cours en Haïti », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Henri-Robert Sterlin, ancien ambassadeur d’Haïti à Paris et qui faisait office de porte-parole de Duvalier, avait affirmé qu’il voulait intervenir dans le processus électoral. « Il faut tout bouleverser pour qu’on annule les élections », avait dit M. Sterlin. « Et qu’après, il y ait de nouvelles élections générales où M. Duvalier se présente. Et là, bingo ! »
Un avocat de Duvalier, Me Reynold Georges, avait lui aussi indiqué mercredi matin que son client « fera de la politique ».
Baby Doc s’est, lui, borné jusqu’ici à déclarer qu’il était venu « pour aider » les Haïtiens.
Et pour ne pas être en reste, un autre ancien dirigeant haïtien, Jean-Bertrand Aristide , a dit être « prêt » à rentrer dans son pays après plus six ans d’exil en Afrique du Sud. (avec AFP)
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