Le gouvernement tunisien s’engage pour une loi d’amnistie

L’un des engagements du gouvernement est désormais acté : une loi d’amnistie doit être présentée au Parlement. Elle portera sur les condamnations politiques du régime de Ben Ali, celles concernant les opposants en général, et les islamistes en particulier.

Mohamed Ghannouchi doit engager la Tunisie vers une transition démocratique. © Fethi Belaid / AFP

Mohamed Ghannouchi doit engager la Tunisie vers une transition démocratique. © Fethi Belaid / AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 20 janvier 2011 Lecture : 2 minutes.

C’était l’une des décisions les plus attendues par la rue tunisienne, qui a chassé l’ex-président Zine el-Abidine Ben Ali, au pouvoir durant vingt-trois ans. Lors de son premier Conseil des ministres, le gouvernement de Mohamed Ghannouchi a adopté un projet de loi d’amnistie générale concernant toutes les décisions de justice d’ordre politique du régime Ben Ali. En revanche, on attend toujours le principe – promis par le même Ghannouchi de séparation entre l’État et l’ex-parti de Ben Ali, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD).

Sont concernés en premier lieu tous les opposants de gauche, tels le futur candidat à la présidentielle Taoufik Ben Brik, plusieurs fois condamné à la prison pour des motifs fallacieux, mais aussi tous les islamistes, dont ceux du parti interdit Ennhada (la renaissance).

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La renaissance d’Ennhadha

« Le ministre de la Justice a présenté un projet de loi d’amnistie générale, qui a été adopté par le Conseil des ministres, qui a décidé de le soumettre au Parlement », a déclaré le ministre du Développement, Ahmed Néjib Chebbi. « Le mouvement Ennahdha sera concerné par l’amnistie générale », a confirmé le ministre de l’Enseignement supérieur, Ahmed Ibrahim.

Fondé en 1981 par des intellectuels inspirés par les Frères musulmans égyptiens, Ennahda a été d’abord toléré, y compris par le régime du président Ben Ali, arrivé au pouvoir en 1987. Mais après les élections de 1989 auxquelles les islamistes s’étaient présentés sous une liste « indépendante » et avaient enregistré un score de 17 %, ses militants ont été pourchassés et emprisonnés. Son leader, Ghaled Ghannouchi, avait dû s’exiler à Londres, où il vit depuis 1991, avant d’être condamné par contumace en Tunisie. Il a annoncé son prochain retour au pays.

Deuil national

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Par ailleurs, le gouvernement a annoncé deux autres mesures. Il décrété un deuil national de trois jours « en mémoire des victimes des récents événements », a précisé le porte-parole du gouvernement Taieb Baccouche à l’issue du Conseil des ministres. Et, enfin, « il a été décidé de restituer à l’État tous les biens mobiliers et immobiliers du Rassemblement constitutionnel démocratique », a-t-il ajouté. (Avec AFP)

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