Côte d’Ivoire : l’UA menace Laurent Gbagbo de sanctions économiques

L’Union africaine envisage des sanctions économiques contre Laurent Gbagbo pour accélérer l’asphyxie de son régime et mettre un terme à la crise ivoirienne.

Laurent Gbagbo et Raila Ondiga, le 17 janvier 2011 à Abidjan. © AFP

Laurent Gbagbo et Raila Ondiga, le 17 janvier 2011 à Abidjan. © AFP

Publié le 20 janvier 2011 Lecture : 2 minutes.

L’heure est désormais aux mises en demeure. Après l’échec de sa tentative de conciliation de la crise ivoirienne, le Premier ministre kényan Raila Odinga, mandaté par l’Union africaine (UA), change de stratégie. Au sortir d’un entretien avec le président burkinabè Blaise Compaoré au Burkina Faso, il a fait savoir mercredi 19 décembre que l’UA envisageait des sanctions économiques contre le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo.

« Nous avons été fermes et très clairs, si M. Gbagbo ne prend pas en compte les différentes propositions qui vont lui être faites, la fenêtre des négociations va se refermer bientôt et nous allons passer à une autre étape qui inclut notamment l’utilisation d’autres moyens tels que les sanctions économiques et autres », a déclaré le Premier ministre kényan à la presse.

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Asphyxier le régime

Ces menaces s’inscrivent dans la continuité de celles formulées par la communauté internationale ces dernières semaines. Le 7 janvier dernier, les États-Unis ont réaffirmé leur soutien à Alassane Ouattara en gelant les avoirs américains de Laurent Gbagbo, sa femme Simone, et trois proches.

L’Union européenne leur a emboîté le pas : après avoir déjà, fin décembre, interdit de visas européens Laurent Gbagbo et plusieurs dizaines de ses proches, elle a récidivé le 14 janvier en gelant les avoirs de l’ancien président et de 84 membres de son entourage. L’Europe s’est aussi mise d’accord sur le gel des avoirs de onze entités économiques dans les secteurs portuaire et médiatique.

Si Raila Odinga n’a pas précisé la teneur des sanctions économiques que prendrait l’UA, elles pourraient, à l’image des sanctions occidentales, prendre la forme de mesures d’asphyxie financière, d’embargos, de blocus ou de gels des avoirs en Afrique.

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Médiateur récusé

Raila Odinga a passé plusieurs jours en Côte d’Ivoire pour tenter de trouver un terrain d’entente favorisant la « sortie » de Laurent Gbagbo. Celui-ci n’a rien voulu entendre, refusant notamment de lever le blocus de l’hôtel du Golfvit retranché Alassane Ouattara, le président reconnu par la communauté internationale. « Le président Gbagbo n’a pas accepté notre requête [de céder le pouvoir] mais là n’est pas la question, la question c’est comment donner des assurances à M. Gbagbo quant à une sortie honorable », a confirmé le médiateur.

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Mais le camp Gbagbo a préféré mettre fin à la médiation par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Alcide Djédjé : « M. Odinga a failli à sa mission et nous ne sommes plus prêts à le recevoir ici en Côte d’Ivoire. Nous récusons M. Odinga », a-t-il déclaré mardi. Réponse de Raila Ondinga mercredi, devant la presse au Burkina Faso : « Je crois que M. Gbagbo n’a pas le choix. J’ai été nommé par l’UA pour entreprendre cette mission et je compte continuer jusqu’à ce que l’UA me dise ce qu’il y a lieu de faire. »

Alassane Ouattara, lui, a clairement évoqué le recours à la force dans plusieurs interviews à la presse étrangère. « Tout est en train d’être mis en place. L’intervention militaire est déjà prévue, organisée. Elle sera programmée. J’ai parlé avec le président nigérian Goodluck Jonathan dimanche, il m’a assuré de sa détermination », a-t-il révélé au quotidien français La Croix, ce jeudi.

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