Côte d’Ivoire : « L’intervention militaire est déjà prévue », selon Ouattara
Dans une interview au quotidien français La Croix, le président élu de Côte d’Ivoire Alassane Ouattara affirme qu’il ne reste plus à la Cedeao qu’à « programmer » l’intervention militaire contre Laurent Gbagbo. Et que celle-ci est déjà « prévue »…
À en croire Alassane Ouattara, il n’y aurait qu’à appuyer sur un bouton pour éjecter le président sortant Laurent Gbagbo du palais présidentiel ivoirien. « Tout est en train d’être mis en place. L’intervention militaire est déjà prévue, organisée. Elle sera programmée. J’ai parlé avec le président nigérian Goodluck Jonathan dimanche, il m’a assuré de sa détermination », indique-t-il dans une interview au quotidien français La Croix, ce jeudi. « C’est pour cela que les chefs d’état-major des pays de la Cedeao se sont réunis mardi à Bamako » jusqu’au jeudi 20 janvier dans l’après-midi, explique Ouattara.
« Des arrangements sont en cours pour qu’ils aillent faire des reconnaissances à Bouaké [fief des ex-rebelles des Forces nouvelles, NDLR], qui sera peut-être le centre de regroupement des soldats », poursuit Ouattara, toujours retranché à l’hôtel du Golf, à Abidjan, depuis le début de la crise ivoirienne.
"Exfiltration" de Laurent Gbagbo
Ouattara laisse entendre que plusieurs plans d’intervention sont à l’étude. La Cedeao « nous dira dans quelques jours comment elle compte procéder. Je préfère la voie de la Cedeao qui est en réalité de proposer une exfiltration », précise-t-il. « Il s’agit de venir chercher Laurent Gbagbo, comme cela a été fait pour d’autres chefs d’État en Afrique ou ailleurs. S’il y a des fidèles qui s’accrochent, ils en feront les frais. Cette solution est meilleure que d’avoir des milliers de morts », affirme-t-il.
Quelle que soit la réalité de la menace d’intervention, qui sera « la dernière option », assure-t-on à la Cedeao, une certaine fébrilité gagne le camp de Laurent Gbagbo, qui s’en prend directement au médiateur de l’UA et de la Cedeao, le Premier ministre kényan Raila Odinga, lequel a quitté Abidjan mercredi 19 janvier sans trouver de solution à la crise ivoirienne.
Le camp Gbagbo "récuse" Odinga
Avant de s’envoler pour Abuja, celui-ci avait déclaré que Gbagbo lui « avait donné l’assurance que ce blocus [de l’hôtel du Golf, NDLR] serait levé hier mais, pour la deuxième fois en quinze jours, il n’a pas tenu sa promesse ». Réaction du ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Gbagbo, Alcide Djédjé : « M. Odinga a failli à sa mission et nous ne sommes plus prêts à le recevoir ici en Côte d’Ivoire. Nous récusons M. Odinga ». Ajoutant qu’Odinga « prend partie pour M. Ouattara. Nous pensons qu’il est devenu un acteur dans la crise ivoirienne et il ne peut plus être envoyé spécial de l’Union africaine ».
Parallèlement à l’échec de la médiation, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté mercredi à l’unanimité l’envoi de 2 000 hommes supplémentaires pour renforcer sa mission en Côte d’Ivoire (Onuci). Le nombre de Casques bleus présents dans le pays s’élèvera donc à 11 500 hommes. Ce renfort avait été demandé par les chefs des forces de maintien de la paix, qui craignent des affrontements de plus en plus sévères avec les forces loyales à Laurent Gbagbo. (Avec AFP)
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