Symbole des procès politiques en Tunisie, le juge Hammami quitte ses fonctions

En évinçant de ses fonctions le juge Maghez Hammami, les magistrats et avocats du Palais de justice de Tunis ont voulu tirer un trait sur la période Ben Ali et ses nombreux procès politiques.

Les avocats tunisiens ont joué un rôle crucial dans la révolution. © AFP

Les avocats tunisiens ont joué un rôle crucial dans la révolution. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 19 janvier 2011 Lecture : 1 minute.

C’est sous la pression de nombreux magistrats et avocats du barreau de Tunis qui le houspillaient en pleine salle d’audience, mercredi matin, que le juge Maghez Hammami a préféré quitter le Palais de justice de Tunis. Où il ne devrait désormais plus revenir… Il était l’un des symboles vivants des procès politiques que connaît la Tunisie depuis le début des années 1990. Il avait notamment lourdement condamné l’avocat Mohamed Abbou en 2005, pour avoir publié deux articles sur internet, dont l’un comparait les prisons tunisiennes à celle d’Abou Ghraïb en Irak, où des soldats américains ont torturé et humilié des prisonniers irakiens. Mais bien d’autres militants de gauche et de nombreux islamistes avaient également fait les frais du zèle pro-Ben Ali du magistrat.

Son éviction sans violence est à l’image de ce qui se passe en Tunisie, où les règlements de compte sont nombreux mais ne virent pas aux lynchages. Mardi par exemple, deux cent chefs d’entreprise ont réclamé la démission de Hédi Jilani, le président du syndicat patronal tunisien, jugé trop proche de l’ancien président. Il a pour le moment refusé de s’exécuter. Mais le PDG de la Société tunisienne d’assurance et de réassurance (Star), Abdelkarim Merdassi, et la patronne de la Banque de Tunisie, Alia Abdallah, ont dû quitter leur fonction sous la pression de leurs salariés.
 

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