Pour la seconde fois, Raila Odinga n’obtient rien à Abidjan
L’émissaire de l’Union africaine, Raila Odinga, devrait quitter Abidjan mercredi matin sans avoir obtenu de résultat après ses consultations. Le président sortant Laurent Gbagbo a finalement refusé de lever le blocus de l’hôtel du Golf et la position d’Alassane Ouattara n’a pas évolué.
En fin de matinée mardi, à l’hôtel Pullman où il réside le temps de son séjour abidjanais, l’émissaire de l’Union africaine (UA), Raila Ondinga, s’attendait à recevoir une missive de Laurent Gbagbo susceptible de faire bouger les lignes.
Le président élu, Alassane Ouattara, bloqué à l’hôtel du Golf, avait réclamé que le camp du président sortant propose un ordre du jour et des arguments en faveur d’une rencontre directe entre les deux hommes, rencontre tant souhaitée par Raila Odinga.
Blocus du Golf Hôtel maintenu
Au lieu de cela, ce sont deux proches de Laurent Gbagbo, Alcide Djédjé, son ministre des Affaires étrangères, et Philippe Mangou, son chef d’état-major, qu’il a vus débarquer. Et ils étaient porteurs d’une mauvaise nouvelle pour l’avancée des négociations : le déblocage de l’hôtel du Golf, évoqué la veille par Laurent Gbagbo, était désormais hors de question.
La raison invoquée : des heurts mettant aux prises des éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS, fidèles à Laurent Gbagbo) à des partisans d’Alassane Ouattara étaient en train de se dérouler dans la capitale économique ivoirienne.
Au cours de la journée, des habitants des quartiers favorables à Alassane Ouattara ont en effet suivi l’appel pour une journée ville morte lancé par leur leader. Certains ont tenté de poser des barricades dans le quartier d’Attécoubé. Des membres des FDS ont alors ouvert le feu, faisant une dizaine de blessés. Ils ont été pris en charge par l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci).
D’autres heurts ont été signalés dans les quartiers d’Abobo, d’Adjame et de Treichville.
La seconde mission de Raila Odinga à Abidjan s’achève donc, comme la première, sur un échec. Dans l’entourage du Premier ministre kényan, on se dit très déçu par cette issue.
Mercredi matin, il devait donner une conférence de presse, depuis l’aéroport, avant de s’envoler pour le Ghana, l’Angola, et enfin le Burkina Faso. Les deux premiers se sont fait remarquer par leur opposition à toute intervention militaire pour déloger Laurent Gbagbo. Au Burkina Faso, Raila Odinga devrait rencontrer Blaise Compaoré, le doyen des chefs d’État d’Afrique de l’Ouest, plus proche d’Alassane Ouattara.
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