En Algérie, un chômeur tente de se suicider en s’immolant par le feu

Un père de famille sans emploi et sans logement s’est immolé par le feu dans la région de Tebessa, frontalière avec la Tunisie, samedi dernier. Il est hospitalisé dans un état grave.

Prière sur la tombe d’un jeune tué dans des affrontements, le 9 janvier 2011 à Bou-Ismael. © AFP

Prière sur la tombe d’un jeune tué dans des affrontements, le 9 janvier 2011 à Bou-Ismael. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 16 janvier 2011 Lecture : 1 minute.

La contestation sociale est-elle contagieuse d’un pays à l’autre ? C’est vraisemblable, comme l’a montré l’exemple historique des émeutes de 1968 dans de nombreux pays occidentaux. On le sait, l’étincelle qui met le feu aux poudres est parfois anodine, mais souvent aussi dramatique qu’imprévisible, comme l’a montré le suicide de Mohamed Bouazizi en Tunisie, et la chute de Zine el-Abidine Ben Ali, un mois plus tard

Dès lors, que penser du geste d’un Algérien de 37 ans, qui a été hospitalisé dans un état grave après s’être immolé par le feu, comme Bouazizi, samedi devant une mairie de la région de Tébessa – près de la frontière avec la Tunisie ?

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Sans doute, l’exemple de Bouazizi, qui avait déjà inspiré plusieurs suicides similaires en Tunisie, était aussi dans l’esprit Mohcin Bouterfi, quand celui-ci s’est aspergé d’essence et s’est transformé en torche vivante devant la mairie de la ville minière de Boukhadra, où il était venu réclamer un emploi et un logement.

Un maire relevé de ses fonctions

« Il se trouve actuellement dans le service de réanimation. Il est dans un état grave », a indiqué dimanche un médecin de l’hôpital d’Annaba, où l’homme avait été admis dans le service des grands brûlés.

Selon des habitants de la région, Mohcin Bouterfi faisait partie d’un groupe d’une vingtaine de jeunes qui s’étaient rassemblés devant la mairie pour protester contre le refus du maire de les recevoir. Pourtant, ceux-ci ne demandaient que des emplois et un logement. Sans violence.

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Père d’une fillette, Bouterfi entendait, par son geste désespéré ,« dénoncer l’attitude de mépris affichée à son égard par les élus de cette commune ». Le président de l’Assemblée populaire communale (APC, Assemblée Populaire Communale, mairie) a par la suite été relevé de ses fonctions par le wali (préfet) de Tebessa, qui s’est rendu dans la journée de samedi sur les lieux. (Avec AFP)

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