La révolte d’Abobo contre les forces de l’ordre
Au moins sept membres des forces de l’ordre ont été tuées dans des affrontements avec des habitants du quartier d’Abobo (réputé pro-Ouattara) à Abidjan depuis mardi matin. Un couvre-feu a été instauré jusqu’à vendredi.
Les Forces de défense et de sécurité (FDS, fidèles au président sortant Laurent Gbagbo) n’avaient sans doute pas anticipé cela.
Les opérations qu’elles mènent depuis mardi dans le quartier d’Abobo, réputé favorable au président élu Alassane Ouattara, se sont révélées meurtrières, non seulement pour les habitants, mais aussi pour elles-mêmes.
Tir au lance-roquettes
D’après des sources policières, au moins sept membres des forces de l’ordre auraient perdu la vie ces dernières vingt-quatre heures. Cinq à six d’entre eux sont morts au cours de la nuit dernière, s’ajoutant aux deux déjà tués pendant la journée.
Peu après le début des opérations des perquisitions, au petit matin mardi, dans le quartier d’Abobo PK 18 (nord d’Abidjan), les quelque 300 policiers, gendarmes et militaires ont été confrontés à une farouche opposition de la population.
Les affrontements ont fait une vingtaine de morts parmi les habitants d’après des riverains, et se sont poursuivis durant toute la nuit dans le quartier d’Abobo Marley, où un car de FDS aurait été notamment la cible d’un tir de lance-roquettes RPG-7.
Couvre-feu
Le président sortant Laurent Gbagbo, a décrété un couvre-feu à partir de mercredi soir et jusqu’à vendredi dans les quartiers d’Abobo et d’Anyama (lui aussi majoritairement favorable à Alassane Ouattara) entre 19h et 6h (locales et GMT).
Des sources policières avaient confiés que les opérations avaient pour but de « pacifier » le quartier. Des membres des FDS y avaient déjà perdu la vie au cours des violences postélectorales. C’est aussi en périphérie de ce quartier que deux charniers présumés ont été localisés par le personnel de l’Onuci, qui n’a pas réussi à s’y rendre pour enquêter, du fait des obstructions répétées de forces fidèles au camp Gbagbo.
Totalement bouclé par les FDS, le quartier était toujours en état de siège mercredi matin.
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