Les émeutes s’approchent de Tunis, entre 21 et 50 morts
Des affrontements ont éclaté dans la banlieue de Tunis pour la première fois mardi soir. Ils ont fait 21 morts selon les autorités, 50 selon un syndicaliste.
Les émeutes se poursuivent et le nombre de victimes augmente, semble-t-il, en Tunisie.
Comme « l’évaluation » donnée la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) mardi, le syndicaliste de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) Sadok Mahmoudi a estimé à 50 morts le bilan des affrontements depuis le début des troubles.
Un bilan contredit par le ministre de la Communication, Samir Laabidi. « Nos chiffres disent 21 décès, a-t-il déclaré mardi. Ceux qui ont parlé de 40 ou 50 morts doivent produire une liste nominative. »
La présidente de la FIDH, la Tunisienne Souhayr Belhassen, avait indiqué mardi être en possession d’une liste nominative de 35 personnes tuées.
La poursuite d’affrontements meurtriers, malgré l’intervention du président Zine el-Abidine Ben Ali à la télévision, n’est en revanche contestée par personne. Le nombre officiel de personnes tuéés était de 18 à la mi-journée mardi.
"Tirs de snipers"
Sadok Mahmoudi a expliqué que la ville de Kasserine (centre de la Tunisie) était dans une situation de « chaos […] après une nuit de violences, de tirs de snipers, pillages et vols de commerces et de domiciles par des effectifs de police en civil qui se sont ensuite retirés ».
Des témoins ont confirmé cette situation à l’AFP. Le personnel médical de l’hôpital de Kasserine a débrayé durant une heure en signe de protestation, d’après un fonctionnaire local, décrivant des « cadavres éventrés, à la cervelle éclatée » après des tirs de snipers postés sur les toits et de tirs des forces de police sur des cortèges funèbres.
Selon le gouvernement tunisien, Kasserine a été « le théâtre d’actes de violence et de destructions perpétrés par des groupes qui ont attaqué deux postes de police, à coup de bouteilles incendiaires, de bâtons et de barres de fer ».
Par ailleurs, des affrontements ont touché la banlieue de Tunis pour la première fois mardi. Des manifestants se sont opposés aux forces de l’ordre dans la cité Ettadhamoun, à 15 km du centre de Tunis entre 18 heures et 20 heures.
« Nous n’avons pas peur », ont crié des groupes de jeunes manifestants qui ont brûlé un autobus et saccagé des commerces et une banque, selon un témoin. La police aurait répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc. (avec AFP)
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