Liberté provisoire pour les membres de la filière cacao accusés de corruption
Les 22 personnes inculpées pour détournements de fonds massifs dans la filière café-cacao ont été remises en liberté provisoire. La date de leur éventuel procès n’est toujours pas connue.
Le procès des ex-dirigeants de la filière cacao de Côte d’Ivoire aura-t-il lieu ? Rien n’est moins sûr, après l’annonce de la remise en liberté provisoire de 22 responsables, poursuivis pour « détournement de fonds, abus de confiance, abus de biens sociaux, escroquerie, faux et usage de faux en écriture de commerce ou de banque », lesquels étaient en détention préventive à la Maca depuis le mois de juin 2008.
Alors que leur procès avait été reporté à plusieurs reprises, puis annoncé finalement pour la fin de 2010, aucune nouvelle date n’a encore été fixée, sinon celle de la prochaine audience, le 27 janvier. Figurent sur le banc des accusés des représentants des producteurs, comme Lucien Tapé Doh et Henri Amouzou, proches du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI de henri Konan Bédié), mais aussi des membres du Front populaire ivoirien (FPI, au pouvoir), comme Firmin Kouakou, Placide Zoungrana et Angéline Kili, la seconde femme de Pascal Affi N’Guessan, président du FPI.
Quelque 370 milliards de F CFA dans la nature
Les malversations dans la filière cacao, qui représente environ 20 % du PIB ivoirien, donnent le vertige. Les différents audits café-cacao réalisés par les cabinets KPMG et Sec Diarra, à la demande des institutions de Bretton Woods, font état de la disparition de quelque 370 milliards de F CFA entre 2002 et 2008. Les différents organes touchés sont le Fonds de régulation et de contrôle (183 milliards), le Fonds de développement et de promotion des activités des producteurs de café et de cacao (136 milliards), la Bourse du café et du cacao (43 milliards) et l’Autorité de régulation du café et du cacao (8 milliards).
Coïncidant avec l’effort de guerre entrepris par le président Laurent Gbagbo à la suite de la rébellion des Forces nouvelles, en 2002, les opérations financières douteuses dans la filière sont considérées comme l’une des principales causes de la disparition du journaliste franco-canadien, Guy-André Kieffer, qui enquêtait sur le sujet. La libération des accusés coïncide, elle, avec les difficultés issues de la crise ivoirienne post-électorale, le pouvoir de Laurent Gbagbo n’étant plus reconnu par la communauté internationale.
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