D’Alger à Bejaia, le frisson de la révolte

Dans la droite ligne des émeutes contre la vie chère que connaît l’Algérie depuis décembre, les manifestations de jeudi ont été particulièrement violentes et étendues sur le territoire. Le mouvement, parti de Bab el-Oued mercredi, continue de se propager.

Des jeunes Algériens lors d’affrontements avec les forces de l’ordre, le 6 janvier à Oran. © AFP

Des jeunes Algériens lors d’affrontements avec les forces de l’ordre, le 6 janvier à Oran. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 7 janvier 2011 Lecture : 2 minutes.

La révolte est-elle contagieuse ? Si les situations politiques divergent radicalement en Tunisie et en Algérie, les espoirs et les rêves brisés d’une jeunesse se sentant laissée pour compte de la croissance tendent à produire les mêmes effets. Alors que l’agitation sociale sur fond de chômage continuait au pays de Zine el-Abidine Ben Ali, celui d’Abdelaziz Bouteflika était confronté au déferlement d’une vague de manifestations particulièrement violentes contre la cherté de la vie.

Les émeutes lancées par des groupes de jeunes mercredi dans le quartier populaire de Bab el-Oued, à Alger, se sont étendues jeudi soir. Elles ont été encore plus violentes que la veille, sans qu’il soit fait état de victime.

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Dans le centre d’Alger et à sa périphérie, les émeutes se sont étendues à plusieurs quartiers. De nombreux commerces ont baissé leurs rideaux dès le début de l’après-midi. D’une manière inhabituelle, le centre-ville ne comptait plus aucune voiture en début de soirée, et il était rempli de jeunes gens.

El-Biar pris d’assaut

Le quartier populaire de Bab el-Oued a connu une deuxième nuit consécutive d’importantes manifestations. Lourdement armée, la police a fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes pour disperser la foule. En mal de revanche sociale, une quarantaine de jeunes armés de sabres ont pris d’assaut le quartier huppé d’El-Biar, situé sur les hauteurs. De nombreuses boutiques ont été vandalisées, ainsi qu’un restaurant et une bijouterie.

En Kabylie, à Bejaia, à quelque 260 km à l’est d’Alger, tout comme à Boumerdes, plus proche de la capitale, les manifestants avaient dès l’après-midi coupé les routes principales avec des arbres, ou des pneus enflammés. Selon un témoin, le tribunal d’Akbou, près de Bejaia a été incendié en fin de journée. Un peu plus loin vers la frontière tunisienne à Annaba, les forces de sécurité se sont massées autour des bureaux de la wilaya (département) mais la situation est restée calme. En revanche à Oran, dans l’ouest algérien, la situation était très tendue après les émeutes de mercredi. (avec AFP)

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