Attentat de Bamako : Bachir Sinoun ou la « haine de la France »
Selon l’enquête en cours, le premier attentat commis à Bamako serait l’acte isolé d’un jeune Tunisien de 24 ans. En visant l’ambassade de France, il aurait voulu prouver à ses anciens camarades d’Aqmi qu’il était « capable de frapper un grand coup tout seul ».
Selon l’interrogatoire du jeune Tunisien interpellé pour l’attentat contre l’ambassade de France à Bamako, l’acte de ce dernier n’aurait pas été commandité par les structures de commandement d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Âgé de 24 ans, Bachir Sinoun aurait apparemment décidé d’agir seul. Son récit, confus, permet d’esquisser quelques lignes d’un itinéraire chaotique.
Né à Tunis en 1986, le jeune homme explique qu’il a été contacté en 2005 par des islamistes armés, alors qu’il se trouvait « dans une école coranique en Mauritanie ». Puis il aurait passé « quatre mois dans les camps d’Aqmi » situés au Sahara et y aurait reçu « une formation idéologique et militaire ». Enfin, il se serait « fâché avec les gens d’Aqmi », et était parti au Sénégal pour « vendre des téléphones portables ».
Attentat réalisé par bravade
Comment l’idée d’attaquer l’ambassade de France a-t-elle germée dans son esprit ? Il explique qu’il a voulu montrer à ses « anciens camarades d’Aqmi » qu’il était « capable de frapper un grand coup tout seul. […] C’est pourquoi je suis venu au Mali et j’ai choisi l’ambassade de France », a-t-il dit aux enquêteurs. Lesquels indiquent que Sinoun a « la haine de la France », sans plus de précision.
L’hypothèse d’un acte isolé exécuté par bravade est renforcée par le côté très mal préparé de l’attentat. Le ministère malien de la Sécurité a déclaré que le suspect avait « fait exploser une bonbonne de gaz devant l’ambassade de France à Bamako, faisant deux blessés légers parmi les passants » maliens. Mais des témoins ont assuré que ce n’était pas une bonbonne qui avait explosé mais « une grenade » que l’homme avait jetée. Selon une source sécuritaire, le jeune homme avait également « tiré sur le portail » avec un pistolet automatique. (Avec AFP)
Un policier malien montre le 5 janvier 2011 à Bamako le pistolet dont se serait servi Bachir Sinoun.
© AFP
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