Sidi Bouzid : grève très suivie des avocats

Plusieurs milliers d’avocats tunisiens ont observé une grève pour protester contre la répression d’une manifestation de solidarité du barreau avec les habitants de Sidi Bouzid, le 31 décembre.

Des avocats, dont Radhia Nasraou, militante des droits de l’homme, le 6 janvier à Tunis. © AFP

Des avocats, dont Radhia Nasraou, militante des droits de l’homme, le 6 janvier à Tunis. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 6 janvier 2011 Lecture : 1 minute.

Selon le bâtonnier Abderrazak Kilani, ce sont « 95 % des avocats, dans l’ensemble des tribunaux » qui ont suivi l’appel à la grève du Conseil national de l’Ordre des avocats de Tunisie (CNOA), jeudi 6 décembre.

Le CNOA avait lancé cet appel pour protester contre la répression de la manifestation du 31 décembre, au cours de laquelle les membres du barreau avaient exprimé leur solidarité avec les habitants de la région de Sidi Bouzid, touchée par une forte agitation sociale après une série de suicides de jeunes diplômés, sur fond de chômage.

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"Aucun incident"

Après la manifestation du 31 décembre, le CNOA avait dénoncé « un usage sans précédent » de la force pour « faire taire les avocats ». Des avocats avaient été « frappés, pourchassés et insultés » à Tunis, Grombalia, Sousse, Monastir, Mahdia, Gafsa et Jendouba, l’un d’eux avait même eu le nez fracturé et un autre avait été « gravement blessé à l’œil », selon le CNOA.

La grève de jeudi « s’est déroulée dans le calme et aucun incident n’a été enregistré ni dans les régions ni à Tunis, les avocats démontrant qu’ils peuvent riposter avec sagesse et responsabilité », a affirmé Abderrazak Kilani. Qui a précisé que des permanences avaient été observées « pour les affaires présentant un risque de rejet ».

À Tunis, les avocats, en robe, se sont regroupés dans la salle des pas perdus du Palais de justice, situé sur l’avenue Bab Bnet où les forces de sécurité étaient très présentes et observaient sans intervenir.

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Certains avocats, membres du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, parti au pouvoir), s’étaient opposés à la grève. « Cela n’a rien d’une action de défense du barreau, c’est un acte d’instrumentalisation politique », a estimé l’un d’entre eux, Me Mohsen Harbi. (Avec AFP)
 

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