Jeuneafrique.com : Avez-vous compris pourquoi vous avez été démis de vos fonctions le 31 décembre dernier, après un nul contre le Chabab Tadla (0-0) ?

Diego Garzitto : C’est une sorte d’imbroglio… En fait, depuis plusieurs semaines, Fakhreddine Rajhi, un entraîneur qui avait été licencié du club de Massira, passait une partie de son temps à dénigrer mon travail au WAC, où il a joué avant de devenir membre du staff technique. Il disait que ça ne marchait pas. Son but, c’était de revenir au club. Il y est parvenu, alors que le président Abdellilah El Akram n’était pas très chaud.

Pourtant, c’est bien ce qui s’est passé…

Oui, car El Akram a été mis en minorité par le conseil d’administration. Lui, il voulait qu’on continue à travailler ensemble. Il pensait même me faire signer un nouveau contrat. Mais il s’est passé des choses disons… troublantes !

C’est-à-dire ?

Notre situation au classement n’était pas mauvaise, puisque nous occupions la septième place à six points du MAS Fès, avec un match en moins. Mais je souhaitais procéder à des changements dans l’effectif, afin de viser plus haut. Le nul contre Tadla (0-0) l’avait prouvé, car certains joueurs avaient été catastrophiques. J’avais donc convaincu plusieurs joueurs évoluant en Europe, à venir jouer au WAC : Bourabia (Beveren, Division 2 belge), Djoumin Sangaré (York City, Division 5 anglaise), Salahhedine Sbaï (Nîmes, Ligue 2 française), Abdeslam Akouzar (Troyes, Ligue 2 française), et Nabil Berkak (Gueugnon, National). Tous sont marocains, sauf Sangaré. Mon objectif était de me séparer de joueurs qui, selon moi, n’avaient pas le niveau pour tirer l’équipe vers le haut. Les contrats étaient signés, et d’un coup, un des dirigeants du club les a déchirés ! Les joueurs sont repartis très fâchés, vous l’imaginez.

Pourquoi ?

Parce que ceux dont je voulais me séparer sont des Casablancais, de vrais Wydadis. Et au Maroc, certains ont tendance à préférer les transferts payants, car il y a moyen de récupérer quelque chose… Or, ceux que je voulais faire venir ne coûtaient rien en transfert. J’ai été victime de magouilles. C’est n’importe quoi. Mais d’un autre côté, je me sens quelque part soulagé. Travailler dans cette ambiance, cela devenait pesant. [Le contrat de Garzitto courait jusqu’au 30 juin 2011. Selon nos informations, il aurait obtenu deux mois de salaire en guise d’indemnités, NDLR].

Vous étiez prévenu : les clubs du Maghreb sont réputés pour user les entraîneurs à une cadence industrielle !

C’est vrai. C’est débile d’en arriver là ! Mais cela ne va pas faire avancer le football dans ces pays. Enfin, ça les regarde. Pourtant, au WAC, il y a tout pour réussir : des infrastructures, de l’argent, un public de passionnés. À Mazembe, où les conditions de travail sont moins bonnes, tout était plus simple.

Qu’allez-vous faire désormais ? On sait que Sétif, en Algérie, pense à vous…

Oui, j’ai été approché par un agent. Sétif, pourquoi pas, car c’est un bon club. Mais j’ai également reçu d’autres propositions, en provenance de la Libye, du Qatar et des Émirats Arabes Unis. Je vais étudier tout cela…