Entre enlèvements, piraterie et terrorisme, l’année sera chaude

En 2011, une augmentation de la piraterie et du terrorisme dans le Delta du Niger est à prévoir, selon le cabinet d’expertise RiskIntelligence. Une violence qui risque aussi de gagner l’intérieur du pays à la faveur des élections générales d’avril.

Le calme trompeur d’une station de pompage dans le delta du Niger, en 2005. © AFP

Le calme trompeur d’une station de pompage dans le delta du Niger, en 2005. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 4 janvier 2011 Lecture : 2 minutes.

Selon un rapport publié lundi par RiskIntelligence, un groupe consultant spécialisé dans le risque maritime basé au Danemark, la piraterie et les attaques contre les installations pétrolières devraient augmenter en 2011 dans le Delta du Niger, surtout après les élections générales et présidentielle d’avril.

Certes, le nombre d’actes de piraterie en 2010 dans les eaux territoriales nigérianes est en baisse par rapport à 2009. Mais ces statistiques cachent une « tendance plus préoccupante », selon les analystes, à savoir la recrudescence des enlèvements en mer pour obtenir des rançons. « Les attaques liées à des groupes de rébellion et la piraterie à motif financier dans et à proximité du Delta du Niger vont s’accroître en 2011 », écrit RiskIntelligence.

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Échec du programme d’amnistie

Les chiffres sont éloquents : 59 actes de piraterie maritime ont été répertoriés en 2010, contre 91 en 2009 et 114 pour l’année précédente, mais 18 des 58 attaques de l’an dernier visaient à obtenir des rançons, contre seulement 8 en 2009, détaille le document.

Autre signe d’inquiétude : en 2009, environ 20 000 jeunes « militants » avaient déposé les armes à la suite d’un programme d’amnistie gouvernemental qui, selon RiskIntelligence, a échoué car il n’a pas rempli les attentes de ces jeunes sans emplois.

Réponse gouvernementale

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Pis, toujours selon RiskIntelligence, il est très probable que d’ex-militants seront impliqués dans les violences politiques à venir. Les politiciens de la région ont la réputation d’utiliser des gangs armés dans les périodes électorales. « Cela peut procurer une distraction temporaire et lucrative à ces ex-militants », expliquent les analystes. Sans compter les menaces du Mouvement pour l’émancipation du Delta du Niger (Mend) de recourir à des attentats à la bombe.

Reste à savoir quelle va être la réponse des autorités d’Abuja face à cette recrudescence probable de la violence sur mer et sur terre. L’actuel président nigérian Goodluck Jonathan a d’ores et déjà annoncé qu’il renforcerait les mesures de sécurité et nommerait un conseiller spécial pour le terrorisme « dès la semaine prochaine », a affirmé lundi Ima Niboro, porte-parole de la présidence. Le Parlement doit également être saisi afin d’adopter rapidement une loi antiterroriste, a-t-il ajouté. (Avec AFP)

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