Vergès et Dumas défendent Gbagbo, Lang le fustige
Les avocats français Jacques Vergès et Roland Dumas ont décidé d’apporter leur soutien à Laurent Gbagbo et de se rendre à Abidjan. Quant au socialiste Jack Lang, il a de nouveau appelé le président ivoirien sortant à quitter le pouvoir.
Alors que l’ensemble de la communauté internationale œuvre au départ de Laurent Gbagbo – le président ivoirien sortant, qui refuse de céder sa place à Alassane Dramane Ouattara récemment élu -, plusieurs personnalités françaises viennent d’apporter leur soutien officiel à Laurent Gbagbo.
Maîtres Jacques Vergès et Roland Dumas sont arrivés à Abidjan jeudi 30 décembre, afin d’offrir leur expertise juridique et de conseiller Laurent Gbagbo.
La communauté internationale « se mêle de tout »
Connu pour ses engagements tiers-mondistes, Jacques Vergès, 85 ans, a accusé la France d’ingérence dans la crise ivoirienne. « Qu’est-ce qui autorise le gouvernement français à intervenir dans une querelle électorale en Côte d’Ivoire ? Le temps de la colonisation et des juges de paix à compétence étendue est terminé », a-t-il déclaré sur la chaîne française I-Télé.
« J’ai quelques indications pour pouvoir dire que tout le monde n’est pas d’accord dans la communauté internationale. Elle se résume à quelques personnalités qui se mêlent de tout et dont on va examiner le cas" », a estimé pour sa part Me Roland Dumas, 88 ans, ancien ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand.
Ce double soutien à Laurent Gbagbo est d’autant plus surprenant que la quasi-totalité de la communauté internationale (Cedeao, Nations unies, États-Unis, Union Européenne…) a officiellement reconnu Alassane Dramane Ouattara comme président légitime depuis l’élection du 28 novembre.
La communauté internationale tente par les voies diplomatiques de faire accepter sa défaite à Laurent Gbagbo et de trouver un compromis pour organiser son départ du Palais présidentiel. Une perspective qu’il refuse pour l’instant.
« Laurent, il est temps de partir »
Certains anciens proches de Laurent Gbagbo ont même aligné leur position sur celle de la communauté internationale, l’appelant à quitter le pouvoir. C’est le cas de Jack Lang, ancien ministre de François Mitterrand. S’il avait apporté son soutien à son « cher » Gbagbo avant l’élection présidentielle, se rendant même à Abidjan pour encourager « un camarade socialiste, un progressiste », il a depuis changé d’avis et expliqué sa position sur jeunafrique.com.
Jeudi, sur les ondes de RTL, il a de nouveau jugé « inacceptable que Laurent Gbagbo puisse refuser les décisions des urnes et de la commission électorale » qu’il a « lui-même contribué à mettre en place ».
« Je lui ai écrit, j’ai essayé de le joindre, j’ai appelé son entourage, je n’ai pu le joindre directement, mais je lui dis par votre intermédiaire "Laurent, il est temps de partir et de sortir par le haut et de faire que la Côte d’Ivoire aujourd’hui déchirée, divisée, puisse retrouver pleinement la paix" et connaisse le régime démocratique dont il a été lui-même le fondateur », a-t-il déclaré.
Jack Lang avait déjà, début décembre, appelé son ami à quitter la tête du pays, estimant qu’il se « grandirait en reconnaissant les résultats » donnant la victoire à son rival Alassane Ouattara.
Le parti de Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), est membre comme le Parti socialiste français de l’Internationale socialiste mais, officiellement, le parti français et le président sortant ivoirien n’entretiennent plus de relations depuis 2004. (avec AFP)
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