Blé Goudé à l’assaut du QG de Ouattara

Alors que la médiation de la Cedeao dans la crise ivoirienne doit être poursuivie début janvier, le camp Gbagbo a déclaré vouloir assaillir le QG d’Alassane Ouattara, qui dénonce des « appels à la haine ». Et craint un « génocide » en Côte d’Ivoire.

Les partisans de Gbagbo le 29 décembre 2010 à Abidjan. © AFP

Les partisans de Gbagbo le 29 décembre 2010 à Abidjan. © AFP

Publié le 30 décembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Même si la communauté internationale négocie et veut continuer de croire à une résolution pacifique de la crise ivoirienne, dans les faits, le climat se charge de tension. Les camp Gbagbo a annoncé mercredi son intention de marcher prochainement sur l’hôtel du Golf, devenu palais présidentiel bis, où s’est retranché le président élu Alassane Ouattara après l’élection du 28 novembre, et de donner l’assaut.

« Au-delà du 1er janvier, moi Charles Blé Goudé et les jeunes de Côte d’Ivoire, allons libérer le Golf Hôtel les mains nues », a déclaré le chef de file des jeunes « patriotes ». Il avait pourtant accepté lundi, en signe d’apaisement, de reporter un vaste rassemblement des partisans de Laurent Gbagbo initialement prévu mercredi.

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Protégé par les Casques bleus de la force d’interposition de l’Onu (Onuci) et par des membres de l’ex-rébellion des Forces nouvelles, qui surveillent nuit et jour les lieux, Ouattara dénoncé ces « appels à la haine » contre lui.

« À deux doigts d’un génocide »

La Côte d’Ivoire s’attend à un regain de violences, après les premiers affrontements post-électoraux qui ont fait au moins 173  morts selon l’ONU (53 seulement selon le camp Gbagbo).

L’ambassadeur nommé par Alassane Ouattara aux Nations unies, Youssouf Bamba, a fait savoir sa vive inquiétude. « Nous sommes à deux doigts d’un génocide. Il faut faire quelque chose », a-t-il supplié, demandant à l’Onuci de protéger les civils.

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Au lendemain d’une attaque contre un convoi de l’Onuci, au cours de laquelle un Casque bleu a été blessé, l’ONU a par ailleurs accusé la télévision d’État RTI, contrôlée par le régime Gbagbo, de diffuser des messages de haine.

Selon Alain Le Roy, chef des opérations de maintien de la paix aux Nations unies, la chaîne relaie des « appels à la haine » contre cette force de quelque 9 000 hommes, dont le président sortant a exigé le départ du pays, l’accusant de « complot » contre lui.

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L’intervention militaire « toujours sur la table »

Face à cette escalade de la tension, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) tente une médiation de la dernière chance. Après un premier séjour infructueux, les trois émissaires de la Cedeao – le béninois Boni Yayi, le sierra-léonais Ernest Koroma et le capverdien Pedro Pires seront de retour à Abidjan pour la deuxième phase des négociations, dès le 3 janvier, afin de convaincre Laurent Gbagbo de céder le fauteuil présidentiel à Alassane Ouattara.

La menace d’une intervention militaire de l’Afrique de l’Ouest en Côte d’Ivoire est pour le moment écartée. « Quand il y a une dispute, c’est le dialogue qui résout tous les différends, ce dialogue est en cours », a expliqué le président de la Cedeao et chef d’État nigérian Goodluck Jonathan.

L’usage de la force restait toutefois envisageable puisque les chefs d’état-major des pays de la région se sont réunis mardi et mercredi à Abuja pour évoquer le dossier ivoirien. « L’option militaire reste sur la table », en a conclu le porte-parole du gouvernement Ouattara, Patrick Achi.

Selon un haut responsable militaire, la réunion était notamment consacrée à « la question de la logistique ». « La Cedeao souhaite envoyer une force de 2 000 à 3 000 hommes », a indiqué une source diplomatique, tout en s’interrogeant sur la capacité de l’organisation à mettre sa menace à exécution.  (avec AFP)

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