Échec de la médiation des chefs d’État de la Cedeao
Les trois présidents mandatés par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Boni Yayi (Bénin), Pedro Pires (Cap Vert) et Ernest Koroma (Sierra Leone) doivent essayer ce mardi de trouver une issue pacifique à la crise qui paralyse la Côte d’Ivoire depuis le second tour de l’élection présidentielle. L’organisation sous-régionale s’est déjà prononcée pour un départ du président sortant Laurent Gbagbo, en menaçant d’intervenir militairement.
Heures locales et GMT. Ajouter une heure pour connaître l’heure parisienne.
23h57 : [Baudelaire Mieu, à Abidjan] Les émissaires de la Cedeao ont essuyé un nouvel échec. Rencontrant Gbagbo une deuxieme fois, il leur a dit en substance : je vous remercie et je vous attends à nouveau. Les chefs d’Etat de la Cedeao sont allés récuperer leurs affaires au Pullman pour se rendre à Abuja afin de rendre compte de leur mission au président de la Cedeao, Goodluck Jonathan.
21H19 : [Baudelaire Mieu, à Abidjan] Après deux heures d’entretien avec Alassanne Ouattara, les chefs d’Etat de la Cedeao sont repartis au palais présidentiel pour faire part de la proposition de celui-ci à Laurent Gbagbo : quitter le pouvoir en échange d’un rôle de premier plan dans une institution internationale et d’une immunité par rapport aux exactions commises en Côte d’Ivoire. Ouattara, qui a été félicité par Boni Yayi et Ernest Koroma pour son élection, ne veut pas qu’il y ait deux messages à la nation le 31 décembre. Pedro Pires, quant à lui, reprend l’argumentaire de Gbagbo en soulignant la nécessité d’une solution diplomatique à la crise ivoirienne. Mais c’est un dialogue de sourd : Gbagbo refuse jusqu’à présent de quitter le fauteuil présidentiel. Les trois émissaires de la Cedeao doivent désormais s’envoler pour Abuja, afin de rendre compte à Goodluck Jonathan de la réponse de Gbagbo.
18H45 : [ONUCI] Dans un communiqué, l’Organisation des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) confirme l’attaque d’un de ses convois à Yopougon (voir information à 15H40). Ses trois véhicules, transportant « 22 casques bleus » ont été « encerclé[s] par une foule nombreuse ». Un de ses soldats a été blessé au bras avec une machette et un véhicule a été incendié.
Les casques bleus ont pu se dégager « Grâce à l’intervention du chef d’état-major général des Forces de défense et de sécurité, le Général Philippe Mangou » précise le communiqué.
18H00 : [Baudelaire Mieu, à Abidjan] L’appel à la grève du camp Ouattara, peu suivi lundi à Abidjan, l’a été d’avantage mardi. Le mouvement a pris de l’ampleur, notamment chez les taxis, paralysant tout le nord de la ville, favorable au président élu d’après la communauté internationale.
Par ailleurs, les quartiers d’Abobo et Adjamé (fiefs de Ouattara) étaient évités par les bus de la compagnie d’État Sotra pour éviter la casse.
17H10 : [Baudelaire Mieu, à Abidjan] Les chefs d’États mandatés par la Cedeao sont entrés à l’hôtel du Golf, où ils doivent rencontrer Alassane Ouattara.
À cette occasion, pour la première fois depuis le début du blocus de l’établissement à la mi-décembre, ce dernier a été partiellement levé pour permettre le passage des journalistes.
Jusqu’à maintenant, ceux-ci devaient être héliportés par les forces de l’Onuci pour y accéder.
17H00 : [AFP] Charles Blé Goudé confirme le report de son grand rassemblement prévu mercredi à Abidjan. « Il y a report pour donner une chance à la diplomatie en marche » a-t-il déclaré, craignant « des infiltrations d’individus armés d’armes blanches » qui pourraient se mêler au rassemblement afin de provoquer des incidents. « Je ne veux pas donner à nos adversaires l’occasion de réussir leur guerre civile » a-t-il ajouté.
16H45 : [Baudelaire Mieu, à Abidjan] Après environ deux heures d’entretien avec Laurent Gbagbo, les chefs d’État mandatés par la Cedeao ont quitté le palais présidentiel du Plateau sans faire de déclaration.
Comme depuis leur arrivée à Abidjan, ils ont été escortés par les forces de l’ordre fidèles à Laurent Gbagbo jusqu’à l’hôtel Pullman, avant de faire demi-tour. Les casques bleus de l’Onuci ont alors pris le relai pour les conduire à l’hôtel du Golf, où ils doivent rencontrer Alassane Ouattara.
16H05 : [Baudelaire Mieu, à Abidjan] Selon des proches de Charles Blé Goudé, le ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo, ce dernier devrait annoncer prochainement le report du grand rassemblement prévu à Abidjan mercredi afin de « donner une chance à la diplomatie ».
Cette initiative du « général de la jeunesse » pro-Gbagbo devait donner lieu à une démonstration de force en faveur du président sortant sur la place de la République, au cours de laquelle il comptait réclamer à nouveau le départ des « forces impartiales » (soldats français de Licorne et casques bleus de l’ONU) de Côte d’Ivoire.
Près de deux heures après avoir débuté, la rencontre entre Laurent Gbagbo et les chefs d’États de la sous-région mandatés par la Cedeao n’était toujours pas terminée.
Par ailleurs, les dirigeants de mission de l’ONU en Côte d’Ivoire ont eu des contacts téléphoniques avec le siège de l’organisation à New-York depuis l’hôtel Pullman.
15H40 : [Jeuneafrique.com] Selon une source diplomatique, deux casques bleus Bangladais de l’Onuci ont été blessés dans des heurts avec des partisans de Laurent Gbagbo dans son fief abidjanais de Yopougon, alors que la mission des chefs d’États mandatés par la Cedeao est en cours. Leur véhicule aurait été incendié. Cette source n’était pas en mesure de révéler l’identité (civils ou militaires) des assaillants.
15H30 : [AFP] 19 120 Ivoiriens se sont réfugiés au Libéria pour échapper aux violences électorales depuis le début de la crise selon une nouvelle estimation de l’ONU. Ce chiffre est en hausse de 5 000 personnes depuis samedi.
Des réfugiés ivoiriens dans le village de Loguatuo au Liberia, le 14 décembre 2010 ©AFP
15H05 : [Baudelaire Mieu, à Abidjan] Une très brève rencontre a eu lieu dans la matinée à l’hôtel Pullman entre Charles Blé Goudé, le ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo et leader des « jeunes patriotes », et Choi Young-jin, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire. Le contenu de la conversation n’a pas filtré, mais au vu des attaques répétées du premier contre l’Onuci (qu’il a notamment accusé de vouloir préparer un génocide en Côte d’Ivoire), l’échange était vraisemblablement tendu.
14H50 : [BBC] Peu avant la rencontre entre les chefs d’État mandatés par la Cedeao et le président sortant, son camp a laissé entrevoir l’état d’esprit dans lequel il se trouve. « Évitons la déliquance politique, a déclaré Ahoua Don Melo, le porte-parole du gouvernement de Laurent Gbagbo. Aucune institution internationale n’a le droit d’intervenir de force pour imposer un président dans un État souverain. »
14H15 : [Baudelaire Mieu, à Abidjan et AFP] La rencontre a débuté entre le président sortant Laurent Gbagbo et les trois présidents-émissaires de la Cedeao; au Palais présidentiel du Plateau. Le Béninois Thomas Boni Yayi, le Sierra Léonais Ernest Koroma et le Capverdien Pedro Pires sont arrivés dans des voitures séparées, et ont été acceuillis avec une accolade par Laurent Gbagbo.
Ils doivent ensuite rencontrer Alassane Ouattara dans son quartier général de l’hôtel du Golf.
13H30 : [Baudelaire Mieu, à Abidjan] Les chefs d’État mandatés par la Cedeao quittent l’hôtel Pullman pour le Palais présidentiel du Plateau, situé à environ 500 mètres, où les attend le président sortant Laurent Gbagbo.
La réunion entre les représentants de l’ONU, de l’UA et de la Cedeao a duré environ 45 minutes et n’a pas été suivie d’une déclaration.
12h45 : [Baudelaire Mieu, à Abidjan] Les chefs d’État Thomas Boni Yayi et Ernest Koroma, rejoints par Pedro Pires, ont débuté leur réunion avec Choi Young-jin, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire à l’hôtel Pullman d’Abidjan. Victor Gbeho, le président de la Commission de la Cedeao et Ambroise Niyonsaba, le représentant spécial de l’UA en Côte d’Ivoire, sont aussi présents.
12H10 : [AFP] Dans une déclaration à la radio nationale capverdienne, avant son départ pour Abidjan, le président capverdien Pedro Pires s’est dit très préoccupé par la situation de la Côte d’Ivoire qui est « en train de glisser vers une situation très compliquée » selon lui. « Je ne vois pour le moment aucune tentative dans le sens de résoudre le conflit de manière durable. Au contraire, je constate que toutes les approches vont dans le sens unique de satisfaire des intérêts immédiats », a-t-il ajouté, sans plus de précision.
Il a cependant dit garder « espoir car dans la diplomatie, la règle, c’est que tous les conflits se terminent à la table de négociations ».
12H00 : [Baudelaire Mieu, à Abidjan] Le président capverdien Pedro Pires, troisième membre de la mission de la Cédéao est arrivé à l’aéroport d’Abidjan. Il s’apprête à rejoindre ses homologues béninois Thomas Boni Yayi et sierra léonais Ernest Koroma, qui sont déjà à l’hôtel Pullman avec le dirigeant de l’Onuci Choi Young-jin.
11H15 : [Baudelaire Mieu, à Abidjan] Choi Young-jin est arrivé à son tour à l’hôtel Pullman d’Abidjan pour rencontrer les chefs d’État mandatés par la Cédéao. Le Béninois Thomas Boni Yayi et le Sierra-Léonais Ernest Koroma y sont déjà présents mais le Capverdien Pedro Pires est toujours attendu.
11H00 : [Baudelaire Mieu, à Abidjan] Thomas Boni Yayi et Ernest Koroma ont rejoint l’hôtel Pullman d’Abidjan où ils doivent commencer, avec une Choi Young-jin, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire, leurs rencontres prévues aujourd’hui pour trouver une issue à la crise ivoirienne. Le président capverdien Pedro Pires est toujours attendu.
10H25 : [Baudelaire Mieu, à Abidjan] À l’aéroport de Port-Bouët, au sud d’Abidjan, les présidents Boni Yayi et Koroma attendent dans le salon présidentiel l’arrivée de Pedro Pires. Quand celui-ci aura atterri, ils se rendront ensemble à l’hôtel Pullman du Plateau pour rencontrer Choi Young-jin, le représentant spécial en Côte d’Ivoire du secrétaire général de l’ONU, Ban ki-Moon.
Lundi : l’Union africaine (UA) a désigné le Premier ministre kényan Raila Odinga pour coordonner les efforts diplomatiques de ses membres visant à résoudre la crise ivoirienne, après l’échec de la médiation de l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki. Raila Odinga avait été l’un des premiers à évoquer publiquement l’éventualité d’une intervention militaire contre Laurent Gbagbo. Confronté à une crise comparable, mais beaucoup plus violente, après la présidentielle kényane de 2007, Raila Ondinga avait finalement accepté un compromis en prenant le poste de Premier ministre même s’il se considérait comme vainqueur du scrutin.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...