Alpha Condé forme un début de gouvernement et prend la Défense

Le président guinéen Alpha Condé a procédé à dix-sept nominations gouvernementales. Le portefeuille de l’Économie est de nouveau confié à Kerfala Yansané, tandis qu’Alpha Condé s’auto-attribue le très sensible ministère de la Défense.

Le nouveau président guinéen Alpha Condé lors de son investiture, le 21 décembre 2010 à Conakry © AFP

Le nouveau président guinéen Alpha Condé lors de son investiture, le 21 décembre 2010 à Conakry © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 28 décembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Alpha Condé n’aime pas la précipitation. Après avoir été investi, il avait déjà attendu quatre jours pour nommer à la Primature Mohamed Saïd Fofana. Après avoir réfléchi trois jours de plus, il a dévoilé lundi – mais seulement en partie – son nouveau gouvernement. « Nous allons former le gouvernement progressivement, une partie sera présentée [lundi], le reste dans les jours à venir » a-t-il annoncé en prenant la parole dans les médias publics.

Les titulaires de dix-sept portefeuilles sont donc connus. Alpha Condé se nomme au très sensible ministère de la Défense, « pour montrer à quel point [ils se] soucie de la situation de l’armée » qui, avait-il annoncé, nécessite une réforme en profondeur. La double fonction président – ministre de la Défense, qui était celle du président de la transition Sékouba Konaté, se voit donc prolongée.

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Indiscipline et désorganisation

« Je m’occuperai moi-même des problèmes de l’armée parce que nous voulons que l’armée qui est devenue aujourd’hui républicaine soit à la hauteur de ce que l’Afrique attend de nous », a-t-il déclaré. L’armée guinéenne est extrêmement désorganisée et indisciplinée, et s’est récemment illustrée par le massacre du 28 septembre 2009 ou encore par son coup d’État à la mort du président Lansana Conté, en décembre 2008.

Deux officiers supérieurs, proches de Sékouba Konaté, conservent des portefeuilles : le général Mathurin Bangoura, qui passe des Transports à l’Urbanisme, et le général Mamadou Korka Diallo, qui laisse la Pêche pour s’occuper de l’Élevage.

Équilibre régional

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Pour le reste, Alpha Condé a tenté de respecter un équilibre entre les différentes régions et ethnies guinéennes. Le banquier Kerfala Yansané, déjà ministre de l’Économie du gouvernement de transition de Jean-Marie Doré, reste à son poste. Édouard Gnakoye Lamah, un autre inconnu du grand public, occupera le ministère des Affaires étrangères.

Proche de l’ex-chef d’État Moussa Dadis Camara, Papa Koly Kourouma revient au ministère de l’Environnement, qu’il avait dirigé pendant que son mentor était à la présidence. Une nomination qui sonne comme un remerciement à la Guinée forestière, qui avait massivement soutenu Alpha Condé au second tour du scrutin présidentiel.

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Ousmane Bah, un Peul (comme Cellou Dalein Diallo, le rival du second tour) originaire de la Moyenne-Guinée et président de l’Union pour le progrès et le renouveau (UPR) entre pour la première fois dans un gouvernement, après avoir soutenu Condé pendant la campagne. Enfin, le chef d’État major, le général Nouhou Thiam, est remplacé par Kéléfa Diallo (tous deux originaires de Haute-Guinée), qui est promu au grade de général de brigade.

« Je demande à chacun de vous de vaquer à ses occupations, le pays est tranquille, l’armée est républicaine, derrière son commandant en chef », a conclu Alpha Condé. (Avec AFP)
 

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