La Cedeao menace d’utiliser la « force légitime » contre Gbagbo
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a redemandé à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir en Côte d’Ivoire, et a menacé d’utiliser « la force légitime, pour réaliser les aspirations du peuple ivoirien ».
La Cedeao change de ton. Pour la première fois depuis le début de la crise, une organisation internationale menace d’employer la force pour déloger le président sortant Laurent Gbagbo du pouvoir.
Onze chefs d’État de la sous-région avaient fait vendredi le déplacement au Nigéria, qui exerce la présidence de l’organisation, pour traiter du cas ivoirien. La Gambie (proche de Laurent Gbagbo), la Guinée (dont le président nouvellement élu réfléchit à la composition de son premier gouvernement) et le Mali étaient représentés par leur ministre des Affaires étrangères.
Les 14 États ont exigé une nouvelle fois le départ de Laurent Gbagbo dans un communiqué et ont annoncé l’envoi d’émissaires dans le pays. Mais la véritable victoire du camp Ouattara réside dans l’emploi de la menace d’une intervention armée, si le président sortant n’obtempère pas : « En cas de rejet de cette demande non négociable, la Communauté n’aura d’autre choix que de prendre toutes les mesures nécessaires, y compris l’usage de la force légitime, pour réaliser les aspirations du peuple ivoirien » a prévenu l’organisation.
Premier discours de Ouattara
Quand aux responsables du nombre « excessivement élevé de pertes en vies humaines », (173 morts du 16 au 21 décembre d’après l’ONU) la Cedeao assure qu’ils « feront l’objet de poursuites devant les tribunaux internationaux pour ces violations des droit humains ».
Alassane Ouattara a quand à lui pris la parole pour la première fois depuis le début de la crise. « De graves violations des droits de l’Homme sont constatées partout », s’est-il alarmé, lors d’un discours de Noël prononcé depuis l’hôtel du Golf à Abidjan, où il est toujours soumis à un blocus de la part du camp Gbagbo.
La décision de la BCEAO « illégale »
« En tant que chef suprême des armées, je demande aux Forces de défense et de sécurité (FDS, loyales à Gbagbo) d’assurer leur mission républicaine de protection des populations contre les miliciens et mercenaires étrangers qui font couler le sang des Ivoiriens » a-t-il lancé.
Enfin, le gouvernement Gbagbo, plus isolé que jamais, a pour sa part jugé « illégale » la décision de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) de donner le contrôle des comptes ivoiriens à Alassane Ouattara. Le temps travaille-t-il désormais contre Gbagbo ? (Avec AFP)
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