Fonds monétaire africain : le débat sur les statuts renvoyé en mars
La mise en place du Fonds monétaire africain, dont l’idée date pourtant de 1963, se fait encore désirer. Si le projet a été approuvé à l’unanimité durant la troisième conférence extraordinaire des ministres chargés de l’Économie et des Finances des pays membres de l’Union africaine, la question polémique des statuts a été renvoyée en mars 2011.
Après plusieurs jours de discussion, beaucoup attendaient sans doute plus de cette troisième réunion extraordinaire des ministres africains de l’Économie et des Finances tenue à Yaoundé, capitale du Cameroun, du 15 au 17 décembre. Si le protocole portant sur la création du Fonds monétaire africain (FMA) a été adopté unanimement, des confusions au sujet de son application demeurent.
N’ayant pu trouver un consensus, l’adoption du projet des statuts et annexes du FMA à été renvoyée à la prochaine conférence en charge des Finances prévue en mars 2011, contrairement à ce qui a été prévu. Évoquant la nécessité de consulter leurs gouvernements respectifs, les États membres de l’Union africaine (UA) ont tout de même été invités à faire parvenir leurs avis sur ces statuts à la Commission de l’UA avant le 15 février 2011.
La part des émergents africains
C’est en particulier au sujet de l’article 7, portant sur le capital social, le capital libéré et les quotes-parts que les divergences étaient importantes. La répartition des montants en parts d’action, en fonction de différents paramètres tels que le PIB, la population ou encore le niveau des réserves de chaque État, suscite des inquiétudes de la part des pays émergents de l’UA que sont l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Nigeria, l’Algérie et la Libye. En effet, de par leur position économique au sein du continent, ces derniers investissent d’ores et déjà le plus de fonds au sein de l’UA (70 % du budget opérationnel).
Ils ont cependant adopté d’un commun accord huit propositions parmi lesquelles figurent le prélèvement sur les biens importés, les polices d’assurance, le revenu des exportations des hydrocarbures mais aussi sur les billets d’avion ou encore sur les recettes touristiques. Chaque État africain se devra alors de choisir le type de taxe qui lui conviendra le mieux et d’en faire part à la Commission dans un délai de douze mois, afin que le FMA soit effectif dans les plus brefs délais. Ils ont par ailleurs réfléchi sur les ressources alternatives de financement de l’UA, telle que la taxe sur les transactions financières, conscients du fait que le fonctionnement de celle-ci nécessitait davantage de ressources.
Un FMA aux multiples avantages
Ainsi, en mars 2011, les statuts seront entièrement réexaminés, parmi lesquels figurent les chapitres des fonctions et des opérations du FMA, ainsi que la contribution des pays membres dans son capital ou encore leurs droits de vote.
Vielle de 47 ans, l’idée du FMA qui a vu le jour au lendemain des indépendances, peine donc à se concrétiser malgré une longue période de gestation et les avantages évidents que celui-ci représenterait pour le continent. La mise en place opérationnelle de ce fonds permettrait, entre autres, d’apporter une stabilité macroéconomique pour le continent aux 48 monnaies inconvertibles en vue de contribuer au bon fonctionnement de l’économie africaine.
Enfin, l’existence de ce Fonds monétaire africain donnerait la possibilité au continent d’assurer lui même une assistance financière temporaire aux États parties faisant face à des contraintes budgétaires à court terme. Et cela sans avoir recours à des bailleurs de fonds ou autres partenaires extérieurs comme c’est le cas pour certaines activités de l’UA. Rendez-vous donc, pour la suite, en mars 2011.
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